Portraits d'acteurs

Olivier Aymard, Directeur des Ressources Humaines de la ville d’Arras

Olivier Aymard

Directeur des Ressources Humaines de la ville d’Arras

« Mon engagement comme acteur de terrain repose sur les valeurs que j’ai partagées pendant plus de trente ans au service du rugby : esprit d’équipe, respect et convivialité. Je me suis toujours préoccupé du devenir de mes collaborateurs en manageant par la confiance. »

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Olivier Aymard : Depuis le 1er janvier 2018, je suis le Directeur des Ressources Humaines de la ville d’Arras dans le Pas-de-Calais. J’arrive d’Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis où j’occupais les mêmes fonctions.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Olivier Aymard : Je ne vais pas dérouler un CV chronologique car après 35 ans d’expérience professionnelle ce serait un peu fastidieux. Disons que mon parcours a été placé sous le signe de la mobilité et de la formation. Mobilité fonctionnelle avec 3 métiers : informaticien, DGS et DRH. Mobilité géographique dans 3 régions : Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Île-de-France. Mobilité institutionnelle qui m’a permis d’évoluer chez des employeurs aussi différents qu’une commune de 5 000 habitants en Corrèze et le département du Nord de 2 500 000 habitants, en passant par des organismes privés comme une enseigne de distribution de prêt-à-porter ou une association d’élus. J’ai eu à cœur d’accompagner cette mobilité par un développement de mes compétences tout au long de mon parcours professionnel en validant 3 formations diplômantes : une maitrise d’informatique, un DESS de droit et gestion des collectivités locales et le cycle supérieur de management à l’INET.

Citez le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

Olivier Aymard : Dans une carrière, c’est comme dans la vie, il y a des temps forts et des périodes plus creuses. Les moments, qui m’ont procuré le plus de satisfaction, correspondent à des actions portées collectivement en mode projet. La dernière action que j’ai animée est un budget participatif des agents de la ville d’Aulnay où on les invitait à faire des propositions puis à les détailler en groupe de travail pour moderniser, innover, simplifier et économiser. Les 4 axes constituent l’acronyme utilisé pour le nom du projet « Je MISE sur Aulnay ».

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Olivier Aymard : Boucler un tour de France estival en tandem avec mon épouse pour prendre le temps de découvrir les régions et les villes. Je ressens beaucoup de curiosité par rapport à la richesse du patrimoine historique, des traditions régionales, de la diversité des paysages et du foisonnement des festivals de spectacles vivants. À moyen terme, ce serait une belle façon d’inaugurer notre troisième vie.

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Olivier Aymard : Mon engagement comme acteur de terrain repose sur les valeurs que j’ai partagées pendant plus de trente ans au service du rugby : esprit d’équipe, respect et convivialité. Je me suis toujours préoccupé du devenir de mes collaborateurs en manageant par la confiance. Ce sont ces mêmes convictions qui m’ont poussé à prendre des responsabilités au syndicat des directeurs généraux de collectivités et à devenir formateur au CNFPT et plus particulièrement à l’INSET pour l’intégration des nouveaux cadres A.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Olivier Aymard : Par rapport à mes fonctions DRH, je fais parfois un parallèle avec le rôle d’arbitre de rugby que j’ai exercé avec passion. Dans l’action, il faut prendre la bonne décision, faire preuve de pédagogie pour être compris et accepter l’impopularité dans l’intérêt collectif. Les 3 principes qui guident le jeu : sécurité, équité et continuité, sont d’ailleurs très proches des lois de Rolland qui fondent le service public. Pour rester dans la métaphore sportive, j’ajouterai les qualités du triathlète que j’essaie de devenir depuis 5 ans : savoir nager parfois à contre-courant, savoir pédaler mais pas dans la semoule, savoir courir plusieurs lièvres à la fois.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

Olivier Aymard : Je garde un souvenir très vivace de ma collaboration avec un élu de terrain, Michel Paillassou, Maire d’Égletons en Corrèze, tragiquement disparu en août 2014. À l’époque, c’était ma première mission de DGS, et lui effectuait son premier mandat comme maire adjoint aux travaux et à l’urbanisme. J’avais été frappé par le dévouement d’un élu motivé par le devenir de son territoire au-delà des frontières partisanes. J’ai aussi été impressionné par les qualités humaines et professionnelles de Valérie Chatel, qui était DGA Ressources lorsque j’étais directeur de la gestion des carrières au Conseil départemental du Nord. Sa hauteur de vue, sa capacité à élargir le champ des possibles, les réseaux qu’elle a construit associant praticiens et chercheurs, acteurs du public et du privé, m’ont influencé positivement dans mon approche du métier de DRH.

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Olivier Aymard : Je ne reviendrai pas sur les évolutions incrémentales et sédimentaires du PAF (Paysage Administratif Français) et les mutations technologiques induites par le PIF (Progrès Informatique et de la Formation). L’environnement évolue sans cesse et même si le rythme s’accélère, c’est notre rôle de manageur que de s’adapter. Je considère que ma vie professionnelle a été plus marquée par des choix personnels. Tout d’abord, lorsque j’ai pris une disponibilité pour exercer comme chef de projet informatique dans une chaîne de magasins de prêt-à-porter. C’est là que j’ai pris conscience de la valeur ajoutée de travailler pour le service au public par rapport à la quête du chiffre d’affaires. Ça m’a également décomplexé par rapport à la présupposée performance du secteur privé. C’est à ce moment-là que j’ai construit mon projet professionnel de devenir dirigeant d’une collectivité. Ensuite, quand j’ai déménagé avec ma famille, d’une métropole de plus d’un million d’habitants vers une commune rurale de 5 000 habitants. C’est un questionnement sur soi que de devoir s’intégrer dans un nouvel environnement et de sortir de sa zone de confort. Au bout du compte, on en sort plus compétent mais surtout plus ouvert aux autres.

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