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Portraits d'acteurs
Pascale Lucas
Directrice des territoires routiers du département de la Haute-Savoie
« Je crois que mes plus belles rencontres ont été avec les agents de terrain qui me permettent au quotidien, par leurs réflexions franches et sans filtre, de réajuster ma posture managériale ou au contraire me confortent quand je suis dans le vrai. »
Quelles sont vos fonctions actuelles et les grandes étapes de votre parcours professionnel ?
Pascale Lucas : Je suis actuellement Directrice des territoires routiers du département de la Haute-Savoie. J'encadre les 450 agents chargés de l'entretien des routes départementales et les 4 arrondissements chargés de l'ingénierie et de la gestion du domaine public routier.
Je suis Ingénieure Hydrogéologue de formation, diplômée de l'École Nationale Supérieure de Géologie de Nancy. Je me suis ensuite spécialisée en traitement des eaux avec un master effectué en parallèle de mes travaux de recherche au sein du laboratoire de génie civil de l'université de l'Illinois aux États-Unis.
À mon retour en France en 1998, j'ai travaillé en bureaux d'études et pour l'industrie mais j'aspirais à œuvrer pour le bien commun et notamment le plus grand d'entre eux la préservation de nos ressources naturelles. Je ne connaissais pas du tout la fonction publique, que j'ai découvert par hasard, mais j'ai tout de suite compris que ça correspondait à mes aspirations. J'ai passé le concours d'ingénieur et j'ai pris la responsabilité d'un syndicat de rivière dont l'objectif était la baignade dans la Marne à la confluence avec la Seine, comme quoi le sujet ne date pas d'hier !
J'ai ensuite quitté la région parisienne et j'ai été DGA de la commune de Crest dans la Drôme où j'ai élaboré le premier agenda 21 d'une collectivité de moins de 10 000 habitants.
Puis j'ai réussi le concours d'ingénieur en chef et j'ai pris la tête des services techniques de la ville de Bourg-en-Bresse. À la tête d'une direction de 250 agents, ma carrière a pris une tournure managériale à cette époque. 5 ans plus tard forte de cette première expérience de management et à la suite d'une décharge de fonction, je suis retournée vers mon cœur de métier en prenant la direction des régies d'eau et d'assainissement de Grand Chambéry où je suis restée 5 ans. Et depuis 1 an, je suis revenue à des fonctions de management stratégique au CD74.
Si vous deviez décrire votre métier actuel en 3 mots, quels seraient-ils ?
Pascale Lucas :
- Management
- Expertise
- Transversalité
Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?
Pascale Lucas :
- Optimisme
- Alignement
- Courage
Ce sont pour moi les 3 qualités essentielles du manager. Il doit rester positif envers et contre tout pour emmener ses équipes. Il ne doit jamais jouer un rôle mais rester aligné avec ce qu'il est et faire preuve de courage managérial pour affronter les situations difficiles sans enfouir la tête dans le sable.
Qu'est-ce qui vous fait lever chaque matin ?
Pascale Lucas : Apprendre de nouvelles choses et créer du lien.
Quel est le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes la plus fière ?
Pascale Lucas : J'ai été amenée à piloter en maîtrise d'ouvrage plusieurs gros projets de bâtiments ou d'aménagements mais s'il fallait n'en retenir qu'un, je pense que je retiendrais une démarche de projet d'organisation. Il s'agit de la réorganisation du service des eaux de Grand Chambéry. Nous sommes partis d'une page blanche pour dessiner l'organigramme idéal, en nous questionnant sur l'essence de notre action et en décortiquant chaque métier. Ce fut un processus long et difficile associant tous les agents et qui a demandé à l'équipe de direction de se remettre en question. À l'issue, nous avons suivi la méthode DISC pour resserrer les liens au sein de la nouvelle équipe de direction et retrouver une manière saine et efficiente de communiquer entre nous. Les locaux ont également été modifiés pour les rendre cohérents avec le projet de service qui prônait plus de transversalité entre les équipes, il a fallu démolir des murs au sens propre et au sens figuré et créer des espaces de convivialité et travailler sur la QVT. Au global c'est un projet qui aura duré près de 3 ans avec la période Covid au beau milieu mais qui a vraiment permis de redonner du sens.
Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?
Pascale Lucas : J'aimerais vivre en accord avec mes principes, habiter un habitat écologique et tendre vers une « sobriété heureuse ». J'espère y arriver avant ma retraite !
Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?
Pascale Lucas : Il y a plusieurs DGS que j'ai croisés notamment en formation et qui m'ont inspirée. Je me souviens du DGS de l'Eurométropole de Strasbourg qui m'a appris comment mettre son costume de DGS chaque matin pour prendre le recul suffisant tout en restant soi sans jouer un rôle. Mais je n'ai pas vraiment travaillé avec eux. Finalement, je crois que mes plus belles rencontres ont été avec les agents de terrain qui me permettent au quotidien, par leurs réflexions franches et sans filtre, de réajuster ma posture managériale ou au contraire me confortent quand je suis dans le vrai. La plus belle des reconnaissances me vient très souvent d'eux.
Quelle est votre citation préférée et pourquoi ?
Pascale Lucas : « La vie, ce n'est pas attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie ». Cette citation de Sénèque me correspond parfaitement. J'ai connu beaucoup de situations difficiles tant au plan personnel que professionnel mais je les ai toujours surmontées en trouvant une alternative positive à ces changements. Je suis d'un naturel très positif et ça m'aide beaucoup. En management, il ne faut pas minimiser les difficultés mais plutôt les regarder pour ce qu'elles sont et voir comment on va pouvoir les surmonter ensemble.
Quelle est votre routine quotidienne pour prendre soin de vous ?
Pascale Lucas : Je fais quelques mouvements de yoga chaque matin et je bois un jus de fruit et légumes frais. Je danse ou je chante aussi au moins 4 soirs par semaines. La musique et le mouvement sont indispensables à ma vie.
Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?
Pascale Lucas : La lutte pour l'égalité femmes-hommes et plus récemment « Me too » qui ont permis aux femmes d'accéder au bac puis aux écoles d'ingénieur. Mon école d'ingénieur « Géol Nancy » a accueilli sa première femme en 1976, c'est extrêmement récent. Aujourd'hui, il reste encore pas mal de combats à mener avant d'atteindre une réelle égalité femmes-hommes mais les mouvements de ces dernières années ont permis de libérer la parole et c'est un énorme progrès.
L'autre changement sociétal est lié à la prise de conscience environnementale qui m'a personnellement profondément marquée durant mes études et a été déterminant dans mon choix professionnel au service de l'intérêt général.
Propos recueillis par Hugues Perinel
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