Portraits d'acteurs

Pascale Martinot

Pascale Martinot

Directrice générale adjointe des services de la Ville de Limoges

"J’ai à cœur de ne jamais oublier le public, c'est-à-dire les habitants du territoire que je sers, leurs besoins et de ne pas confondre ces besoins avec les demandes exprimées par une minorité dite active."

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

Pascale Martinot : Je suis Directrice générale adjointe des services de la Ville de Limoges, 2 500 agents, en charge du pôle « Développement social et cohésion territoriale ». Cette DGA regroupe 4 Directions : Jeunesse et Petite-enfance, Santé et Solidarité (incluant le CCAS), Culture et Sports.

Quelles sont les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Pascale Martinot : J’ai travaillé pendant dix ans dans le secteur privé, dans les domaines de l’aménagement du territoire, du tourisme et du logement. J’ai souhaité rejoindre le secteur public pour donner un autre engagement à ma vie professionnelle : celui d’être au service d’un territoire, de ses habitants, de ses  représentants élus et de participer à son développement.

L’INET m’a permis d’embrasser cette nouvelle carrière avec une formation solide et des valeurs essentielles à la Haute fonction publique.

Citez le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes le plus fière ?

Pascale Martinot :Avoir réussi à réorganiser les directions placées sous ma responsabilité, en modernisant l’offre de services et en préservant les équipes dans un cadre budgétaire très contraint. Plutôt que de subir les coupes budgétaires, j’ai demandé à mes équipes d’en faire une opportunité pour repenser le service public, les méthodes et les outils de travail, l’organisation du travail. La première étape a été de faire le diagnostic, au sein de mon pôle, de l’offre de service municipale et de la confronter aux besoins réels du territoire mais aussi aux services rendus par d’autres institutions ou associations.

Ce travail – qui se poursuit – a permis de décloisonner le travail des directions et de mener des projets transversaux et multi-partenariaux sur le territoire. C’est une façon de redécouvrir le vieil adage « l’union fait la force » !

Avez-vous un rêve que vous souhaitez concrétiser ?

Pascale Martinot : Faire en sorte que chacun se souvienne, à sa place respective, que le bien commun et l’intérêt général devraient guider l’action publique comme l’action privée… mais c’est plutôt un vœu pieux, non ?!

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

Pascale Martinot : Même à la tête d’une DGA de plus de 1 000 agents, chargée de penser les axes stratégiques d’un projet politique, de les décliner en objectifs opérationnels, j’ai à cœur de ne jamais oublier le public, c'est-à-dire les habitants du territoire que je sers, leurs besoins et de ne pas confondre ces besoins avec les demandes exprimées par une minorité dite active.

Cette exigence m’oblige à être à l’écoute de mes équipes : de mes directeurs, de leur encadrement intermédiaire ainsi que des agents de catégorie C qui sont en contact direct avec les acteurs et la population.

C’est le meilleur outil que j’ai trouvé – avec l’Analyse des Besoins Sociaux – pour objectiver les projets des élus et les conseiller au mieux !

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Pascale Martinot : L’humilité en premier lieu, eu égard aux enjeux et aux responsabilités d’une part, mais aussi à la mobilité inhérente au grade d’administrateur d’autre part. Lorsque l’on arrive sur un territoire nouveau, qu’on le connaisse un peu, beaucoup ou pas du tout, je pense qu’il faut à tout prix éviter l’écueil de « débarquer avec des idées reçues », avec « sa boîte à outil à usage universel ». Pour bien servir ses habitants et ses élus, il faut d’abord prendre le temps nécessaire de l’observation et de la compréhension. C’est aussi une question de respect.

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Pascale Martinot : Dans le secteur privé, j’ai eu la chance de travailler avec de « vrais capitaines ». Des hommes courageux avec des qualités humaines indéniables, et une vraie vision de développement pour leur entreprise, leurs salariés, leurs clients,  d’excellents managers qui m’ont formée, qui m’ont fait confiance, qui m’ont fait grandir. Dans le secteur public, j’ai rencontré des pairs, qui m’ont confortée dans mon engagement au service des collectivités : d’ancien DGS à la carrière riche et variée comme Gilles Duchaffaut (ancien DGS de la Ville de Grenoble) ou encore des exemples pour la femme que je suis, en la personne de Valérie Chatel (ancienne DGA ressources du Conseil Régional de Rhône-Alpes, actuelle DGS de la Région Bourgogne-Franche Comté) ou de Dominique Conca (ancienne sous-préfète d’Albertville et actuelle DDCS des Bouches du Rhône).

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Pascale Martinot : La crise économique de 2008, car je travaillais dans le privé à l’époque : c’est une période qui m’a montré la nécessité, pour toute organisation, de savoir s’adapter à son environnement, de ne pas craindre le changement, d’avoir le courage de faire des choix. Le changement de municipalité à Limoges, six mois après ma prise de fonction en tant que DGA : là encore, la nécessité de savoir s’adapter, de montrer son engagement au service de l’intérêt général et non partisan, et de savoir réinterroger le fonctionnement de ses services.

 

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