La concurrence entre les établissements scolaires : bonne ou mauvaise chose ?

Publié le 27 octobre 2014 à 0h00 - par

Quand la concurrence est officiellement ouverte, cela impacte-t-il in fine le niveau scolaire de l’établissement qui parvient à sortir son épingle du jeu voire la réussite des élèves qui y sont scolarisés ? C’est le sujet sur lequel s’est penché l’OCDE dans son étude PISA n° 42.

Tous les systèmes scolaires ne sont pas logés à la même enseigne concernant les modalités d’affectation dans les établissements d’enseignement. Si, en France, cela relève d’un découpage plutôt « territorial » (sectorisation scolaire), dans d’autres pays les établissements situés dans une zone donnée doivent entrer en concurrence les uns avec les autres pour attirer ou retenir leurs effectifs d’élèves, car il y a en perspective la question des ressources supplémentaires apportées par chaque enfant inscrit.

Une mise en concurrence assumée

Tous les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)  ne fonctionnent pas de la même manière qu’en France. Dans certains d’entre eux, une véritable concurrence se livre entre les établissements scolaires pour attirer à eux le plus d’élèves possible, au sein de la même zone résidentielle. Chacun doit donc faire valoir ses arguments pour voir ses effectifs d’élèves augmenter.

Ce système concurrentiel trouve racine dans un concept que l’on connaît bien dans le système libéral : plus on met en concurrence, plus on augmente la qualité de chaque partie qui cherche à tout prix à « remporter le morceau ». C’est le cas ici concernant l’affectation dans les établissements scolaires : plus les parents ont le choix et plus chaque établissement est censé donner le meilleur de lui pour attirer les élèves, d’où la mise en œuvre officielle de cette possibilité de mise en concurrence entre les établissements d’enseignement. C’est parfois vrai, notamment en termes de renforcement de l’innovation en matière d’éducation et en termes d’amélioration de l’adéquation entre les besoins et intérêts des élèves et l’offre des établissements, mais pas toujours…

Quels en sont les effets ?

Dans son étude, l’OCDE met en évidence que la performance scolaire observée ne présente pas de lien avec le fait que les établissements soient en concurrence ou non pour leurs effectifs d’élèves. Ainsi, elle établit que « la relation entre le choix de l’établissement et la performance des élèves est faible ».

En toute logique, cette concurrence nuit à l’inclusion : le niveau d’inclusion sociale est plus élevé dans les systèmes d’éducation où les établissements ne sont pas en concurrence pour leurs effectifs d’élèves.

Tous les parents n’ont pas les mêmes armes pour « jouer » dans ce genre de système. Selon le niveau socio-économique de la famille de l’élève, les stratégies de choix diffèrent : dans les milieux défavorisés, c’est la problématique du coût qui prédomine (voire même au-delà de la « qualité » de l’enseignement prodigué dans tel ou tel établissement).

En fait, l’OCDE met en évidence une réalité cachée des « bienfaits » de la mise en concurrence : tous les élèves ne bénéficient pas de la même manière et dans les mêmes proportions de ces possibles avantages et, pire, les dimensions d’équité et d’inclusion sociale pâtissent très largement de ce procédé libéral.

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