Partie 5 - Manager et faire participer les personnels à la qualité et l'évaluation
Chapitre 3 - Les positions des directions et des personnels sur la démarche qualité et l'évaluation
5.3/4 - Ce que la démarche qualité et l'évaluation ne peuvent pas apporter
Ces démarches ne peuvent pas apporter :
plus de personnels qualifiés pour recruter dans de bonnes conditions,
une amélioration réelle des moyens financiers,
un changement des mentalités des organismes de tutelle.
C'est la critique la plus forte et la plus constante. Il n'y a pas assez de liaisons entre objectifs qualitatifs et moyens humains alloués. Les conventions tripartites dans le secteur « personnes âgées », par exemple, sont tout à fait insuffisantes sur ce point.
Avec les restrictions des moyens de financement et la mise en place de prix de journée plafonnés à partir de 2010 de la part de l'État, les directeurs ne se font plus d'illusions sur la possibilité d'obtenir plus de moyens humains pour mieux répondre aux attentes des usagers dans les établissements.
Les directeurs, leurs équipes et leurs instances de décision resteront toujours très en retrait sur cette possibilité d'apport de ces démarches. Même si des efforts réels ont été enregistrés, sur ce point le manque de confiance est réel et n'est pas prêt de disparaître. Les événements entraînés par la canicule d'août 2003 ne feront qu'amplifier la défiance des établissements. Toutefois, il ne faut pas commettre l'erreur de penser que les moyens financiers seraient en étroite relation avec ces démarches ; les moyens financiers pour les établissements sont plus liés à des choix de société et à des systèmes de valeur autour du handicap, des personnes âgées ou des enfants en difficulté.
Le simple fait que les directeurs utilisent encore le vocable de « tutelle » montre bien la distance qui les sépare d'une nouvelle approche. En même temps, il est vrai que les administrations (DDASS et conseils généraux) évoluent insuffisamment sur ce thème et restent trop sur une attitude purement gestionnaire, ne prenant pas assez en compte les évolutions et les efforts des structures humaines comme financières, et la qualité du service rendu aux usagers.
La situation actuelle des finances locales comme nationales va contribuer, par nécessité, à amplifier la priorité de la maîtrise gestionnaire sur le développement qualitatif.