Moins d’un collège sur cinq applique les groupes de savoir

Publié le 21 novembre 2025 à 11h05 - par

Le SNES-FSU demande au ministre de l’Éducation nationale la suppression définitive des groupes de savoir à la rentrée 2026.

Moins d'un collège sur cinq applique les groupes de savoir
© Par Philippe Minisini - stock.adobe.com

Regrouper les élèves de 6e et 5e selon leur niveau en mathématiques et en français pour les faire progresser au sein de groupes de savoir. C’est l’une des mesures phares du « choc des savoirs » que voulait provoquer fin 2023 Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale. La mesure n’a pas été accueillie avec un fol enthousiasme, tant par les enseignants que les parents d’élèves. Résultat, à la rentrée 2025, moins d’un collège sur cinq (19 %) appliquait à la lettre les groupes de savoir en 6e et 5e, selon les résultats d’une enquête réalisée par le SNES-FSU auprès des personnels exerçant en  collège, publiés le 17 novembre. C’est 7 points de moins que l’enquête menée par l’organisation syndicale un an auparavant, en septembre 2024. Dans un mouvement de balancier, la part des collèges revenant au fonctionnement traditionnel en classe entière a augmenté de 11 points. Pour le SNES-FSU, « le message est clair : la profession refuse de trier les élèves et de plus en plus d’établissements parviennent à mettre en échec la réforme ! »

Les groupes de savoir génèrent stress et instabilité

Le rapport de l’Inspection générale du ministère de l’Éducation nationale publié le 17 juin 2025 apporte de l’eau à son moulin, se félicite le syndicat. Le constat de l’Inspection générale se révèle « édifiant : les groupes de niveau tels que les voulait Gabriel Attal ne sont bénéfiques ni pour les élèves, ni pour les personnels, ni pour notre système éducatif. Les groupes génèrent stress et instabilité. Les élèves se voient mis en compétition, ce qui ne convient pas à la très grande majorité. Les groupes de niveau n’apportent aucun bénéfice aux élèves en difficulté qui ne rattrapent pas leurs camarades », rapporte le SNES-FSU. De plus, dans le cadre de regroupements entre plusieurs classes, 71 % à 76 % des enseignants font état d’une dégradation de leurs emplois temps et 46 % à 53 % d’une dégradation de  ceux de leurs élèves, montre l’enquête de l’organisation syndicale.

Appel à l’abandon des groupes de savoir en 2026

Pour le SNES-FSU, en finir avec le « choc des savoirs » constitue donc « une urgence. » L’organisation syndicale a adressé, le 17 novembre, une lettre ouverte en ce sens au ministre de l’Éducation nationale. Sa secrétaire générale, Sophie Vénétitay, invite Édouard Geffray à « annoncer dès maintenant l’abandon des groupes de niveau en 6e et 5e pour la rentrée 2026 : les textes doivent être abrogés, les groupes de niveau doivent définitivement disparaître à la rentrée 2026. » Ces annonces doivent être faites sans tarder, avant le début du mois de janvier 2026, afin que la préparation de rentrée se fasse de la manière la plus sereine possible, ajoute le SNES-FSU.