Maisons sport-santé (MSS) : un modèle à conforter et structurer selon l’IGAS

Publié le 10 décembre 2025 à 11h00 - par

L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a rendu public le 2 décembre, son rapport sur le dispositif des maisons sport-santé (MSS). Si l’instance défend l’existence de ce modèle, il formule toutefois des propositions d’évolutions pour l’entériner.

Maisons sport-santé (MSS) : un modèle à conforter et structurer selon l'IGAS
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En juillet 2025, les maisons sport-santé (MSS) étaient 550 réparties sur l’ensemble du territoire. Leur processus de création a été lancé en avril 2019 dans le cadre de la Stratégie nationale sport santé (SNSS) 2019-2024, dont l’axe 1 visait à « promouvoir la santé et le bien-être par l’activité physique et sportive », par l’intermédiaire du déploiement des « maisons sport-santé ». Les MSS s’insèrent au cœur d’une politique portée conjointement par le sport et la santé, et comme le rappelle l’IGAS, « il apparaît essentiel, pour la plupart des acteurs comme pour la mission, de conserver ce copilotage », car le traitement thérapeutique repose, en amont, sur le monde de la santé et, en aval, sur le monde du sport pour garantir la qualité et la pérennité de la pratique.

Des missions socles

Les missions des maisons sport-santé (MSS) sont définies dans un cahier des charges (arrêté du 25 avril 2023) qui précise qu’elles sont à la fois des lieux ressources d’information, d’accompagnement et d’orientation des publics vers la pratique d’activité physique (AP) ou d’activité physique adaptée (APA) et des lieux de mise en réseau et de formation des professionnels de la santé, du social, du sport et de l’activité physique adaptée. Elles ont pour mission de promouvoir des modes de vie actifs en concourant, sur la base d’un bilan de condition physique, à l’élaboration d’un programme d’activité physique à des fins de santé pour toutes les personnes accueillies :

  • des patients en Affection de longue durée (ALD) souffrant de maladies chroniques, présentant des facteurs de risques ou en perte d’autonomie pour lesquels la pratique d’une APA est prescrite ;
  • des personnes souhaitant pratiquer, développer ou reprendre une activité physique et sportive à des fins de santé, de bien-être, quels que soient leur âge, état de santé ou de fragilité.

Des perspectives d’évolution

Après l’analyse de six ans de déploiement, l’IGAS formule treize propositions pour faire évoluer le pilotage des maisons sport-santé (MSS), pérenniser et développer ce dispositif en précisant certaines normes et en consolidant, notamment, son modèle économique. La mission constate, certes, la pertinence du dispositif MSS, qui a rencontré son public et s’est déployé sur l’ensemble du territoire. Pour autant, elle constate également que face à la variété tant des statuts des structures support, que des dimensions, des offres de service et des tarifs, certains éléments méritent d’être mieux encadrés.
La mission IGAS a ainsi identifié trois enjeux majeurs de développement des MSS autour desquels s’articulent ses principales propositions :

  • la formation des professionnels de l’activité physique adaptée (APA) et la reconnaissance de leur qualification par le monde de la santé impose la recherche d’un consensus entre les services ministériels du sport et de la santé, comme entre les branches professionnelles du sport et de la santé, sur les contenus de formations, donc sur les effecteurs d’APA ;
  • la consolidation du modèle économique des MSS requiert, pour l’IGAS, une pluri-annualisation de leur financement selon deux schémas proposés qui peuvent être successifs :
    • une dotation socle permettant la prise en charge du coordinateur et le financement d’un système d’information ;
    • et, éventuellement, à plus ou moins brève échéance, un financement par l’Assurance maladie de l’APA pour certaines pathologies.
  • la création d’au moins deux catégories de maisons sport-santé (MSS), renvoyant à deux niveaux de prestations :
    • celles remplissant toutes les missions du cahier des charges et capables de coordination et de conseil vis-à-vis d’autres MSS ;
    • celles centrées sur l’accueil et l’accompagnement des personnes.

Enfin, la mission propose de distinguer, parmi les fonctions assurées par les MSS, la prévention primaire, sous forme d’informations générales auprès du grand public sur les bienfaits de l’activité physique et sportive et de conseils d’orientation ; et les préventions secondaire et tertiaire sous forme d’accueil et d’accompagnement de personnes orientées par leur médecin, présentant déjà des problèmes de santé ou des facteurs de risque avérés et rencontrant des problèmes d’accès à l’activité physique. La mission estime qu’en étant accompagnées par les tutelles, les MSS doivent poursuivre leur maillage territorial, accueillir sans nécessairement prioritairement accompagner des personnes n’ayant ni problème de santé ou facteurs de risques, ni difficulté d’accès à l’activité physique, enfin augmenter la part des publics géographiquement ou socialement prioritaires.

Laure Martin

Pour lire l’intégralité du rapport : https://igas.gouv.fr/les-maisons-sport-sante