Aider les aidants des personnes âgées dépendantes s’impose comme « une ardente obligation de notre société », selon le GRATH

Publié le 18 janvier 2010 à 0h00 - par

Les personnes âgées dépendantes expriment, très majoritairement, leur choix de demeurer à leur domicile. Il convient de développer des services adaptés pour soulager les proches aidants dans leurs tâches d’accompagnement de ces personnes en perte d’autonomie, plaide le Groupe de Réflexion et réseau pour l’Accueil Temporaire des personnes en situation de Handicap (GRATH). Cette association se consacre, depuis 1997, à la promotion de l’accueil temporaire.

Aider les aidants des personnes âgées dépendantes s’impose comme « une ardente obligation de notre société », selon le GRATH

Le Groupe de réflexion et réseau pour l’accueil temporaire des personnes en situation de handicap (GRATH) a rendu public, fin 2009, les résultats de son « Enquête nationale sur les besoins et attentes des personnes âgées dépendantes et de leurs proches aidants en matière de relais ». Cette étude a été réalisée au printemps 2009 par l’institut LH2, avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et des fédérations AGIRC-ARRCO. Plus de 500 aidants ont, ainsi, été interrogés par téléphone. Au programme de l’entretien : leur connaissance des relais mis à leur disposition, l’usage qu’ils en font ou qu’ils pourraient en faire, les raisons de leur non-utilisation ou encore les services nouveaux qui pourraient être développés à leur profit.

Cette enquête nationale doit permettre « d’orienter le développement de services adaptés », espère le GRATH. En effet, « les personnes âgées dépendantes font, très majoritairement, le choix de demeurer au domicile, essentiellement grâce à l’appui de leurs proches », explique le groupe de réflexion sur l’accueil temporaire. Mais la fonction d’aidant n’est pas sans conséquence sur la vie sociale, familiale et professionnelle, voire sur la santé. Dans le contexte démographique actuel, développer et diversifier les possibilités de relais nécessaires est une obligation car l’entourage, en assurant plus de 70 % des tâches d’accompagnement de la personne dépendante, se trouve être « la 1re entreprise de santé de France ».

L’étude a, tout d’abord, permis de recenser les freins identifiés à l’usage des services proposés. Ceux-ci se révèlent liés, en priorité, à un important déficit d’information. « C’est souvent à l’occasion d’une hospitalisation que les aidants se mettent en quête d’aide », constate le GRATH. Ces freins sont aussi d’ordre psychologique. Ils proviennent, alors, du sentiment de culpabilité, qui peut paralyser le proche, et de la mauvaise représentation de l’institution dans l’opinion publique. Enfin, ils relèvent du décalage entre les prestations proposées et les attentes des aidants : horaires inadaptés, manque de stabilité des personnels, manque de réactivité lorsque le besoin se manifeste…

L’enquête du GRATH comporte, bien évidemment, une série de préconisations. Celles-ci portent sur :

  • La nécessaire optimisation qualitative et la progression quantitative des services existants.
  • Une meilleure visibilité des services existants et de leur disponibilité, à la place près, en particulier pour les offres de service en accueil de jour et en hébergement temporaire.
  • Le développement des aides aux transports et de services itinérants capables de se porter à la rencontre de leurs usagers.
  • Les modalités de participation financière des usagers.
  • Le développement de services originaux et innovants, tels que le remplacement à domicile et les villages répit famille, et le regroupement des formules complémentaires dans le cadre de plates-formes de répit, comme la CNSA l’expérimente dans le cadre du plan Alzheimer.
  • La prévention : le GRATH préconise ainsi de lancer d’importantes campagnes nationales d’information et de décerner le label de grande cause nationale aux proches aidants.

Pour en savoir plus :

Téléchargez le document au format pdf Le rapport intégral de l’enquête nationale du GRATH