Violences conjugales : la HAS cadre le rôle des professionnels de santé

Publié le 17 octobre 2019 à 6h17 - par

La HAS formule, à l’attention des professionnels de santé, des recommandations pour repérer et protéger les femmes victimes de violences conjugales.

Violences conjugales : la HAS cadre le rôle des professionnels de santé

En France, une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint et 219 000 femmes subissent, chaque année, des violences au sein de leur couple. Les violences conjugales touchent des femmes de tous âges, de toutes catégories socioprofessionnelles et de toutes cultures.

Le ministère des Solidarités et de la Santé a saisi la Haute autorité de santé (HAS) pour élaborer des recommandations sur le repérage des femmes victimes de violences au sein du couple. Présentées début octobre 2019, ces recommandations, les premières publiées en France sur le sujet, sont destinées à sensibiliser les professionnels de santé et à leur proposer des outils indispensables à leur mobilisation. « Parce que la mobilisation de chaque professionnel de santé est essentielle », insiste la HAS.

Repérer les victimes est aussi un acte médical

« Repérer au plus tôt ces situations est crucial et peut sauver des vies. Les professionnels de santé ont, à ce titre, un rôle clef à remplir », explique la HAS. Dans ce cadre, les médecins sont « en première ligne ». Les chiffres disponibles en témoignent : 3 à 4 femmes sur 10 présentes dans les salles d’attente des médecins seraient victimes de violences conjugales ; 1 victime sur 5 a consulté en premier lieu un médecin à la suite d’un incident.

Mais, comme la plupart des professionnels de santé, les médecins – faute de formation et d’outils – sont, le plus souvent, démunis face à cette problématique qu’ils connaissent peu ou mal, constate la HAS. En conséquence, ils ne vont pas forcément repérer ces situations, ni savoir comment agir pour protéger les victimes. « Il est pourtant urgent que chacun d’entre eux soit en mesure de repérer les patientes subissant des violences au sein de leur couple, estime la HAS.

Avec l’aide d’une équipe de santé pluriprofessionnelle et en s’appuyant sur les acteurs du secteur social, associatif, médico-social et judiciaire, les professionnels de santé sont à même d’initier des actions concrètes adaptées aux besoins de la patiente ».

Aborder systématiquement la question des violences conjugales en consultation

La HAS recommande au médecin d’aborder systématiquement la question des violences avec chacune de ses patientes, afin de permettre à celles qui en sont victimes de parler, si elles le souhaitent. Favoriser un climat de confiance et adopter une attitude bienveillante permet de faire savoir aux victimes qu’elles disposent d’un interlocuteur à leur écoute, sensibilisé aux situations de violences au sein du couple et, donc, de libérer la parole sur le sujet, lors de cette première consultation ou peut-être d’une consultation ultérieure, plaide la Haute autorité de santé.

« Courte et didactique », la recommandation publiée par la HAS explique, notamment :

  • Ce que sont les violences conjugales (conséquences, données d’incidences, facteurs…) ;
  • Comment les repérer ;
  • Comment accompagner les victimes en cas de révélation ;
  • Vers quels acteurs orienter ces dernières.

Tous ces éléments sont repris, de manière synthétique, dans deux fiches que le professionnel de santé peut garder à portée de main : l’une porte sur le repérage ; l’autre sur les actions à mettre en œuvre pour protéger la victime.


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