Nantes : ouverture d’un centre pour les femmes victimes de violences et leurs enfants

Publié le 26 novembre 2019 à 7h53 - par

Un centre destiné à accueillir les femmes victimes de violences a ouvert à Nantes lundi 25 novembre 2019 et permettra d’effectuer dans un même lieu des démarches juridiques, médicales et auprès des services sociaux au sein d’un bâtiment sécurisé et adapté pour recevoir des enfants de tous âges avec leur mère.

Nantes : ouverture d'un centre pour les femmes victimes de violences et leurs enfants

« On ne peut pas demander à une femme dans une telle situation de difficulté de devoir courir dans quinze endroits différents de la ville. Un endroit pour aller voir un avocat, un autre endroit, au tout début, pour aller déposer plainte, encore ailleurs pour se demander comment elle va faire pour trouver un logement », a énuméré Johanna Rolland, la maire socialiste de la ville lors d’une conférence de presse.

La particularité du centre baptisé « Citad’elles » et qui a ouvert à l’occasion de la journée pour l’élimination des violences faites aux femmes, est d’être un endroit neutre, qui a été aménagé pour être un lieu de répit avec du mobilier confortable et des jouets pour enfants disposés dans la plupart des salles.

C’est aussi un refuge, situé à côté d’un arrêt de tramway du centre-ville et protégé par des portes blindées, depuis lequel les femmes peuvent être orientées pour passer la nuit dans les logements, dont les emplacements sont tenus secrets pour des raisons de sécurité.

« On ne demande pas à une femme de choisir le moment de la crise conjugale », a souligné Mme Rolland pour justifier que le centre sera ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

Une équipe dédiée de 14 personnes a été recrutée pour travailler à Citad’elles et des permanences régulières seront par ailleurs assurées par des associations de défense des victimes, des avocats, la CAF ou encore le planning familial.

La police nationale et la gendarmerie seront également présentes dans le centre de consultation post-traumatique pour permettre d’effectuer sur place le dépôt de plainte, décrit par Johanna Rolland comme « le premier acte d’un parcours de combattante ».

La ville de Nantes a investi 1,8 million d’euros pour créer Citad’elles et financera l’essentiel des emplois de l’équipe, avec le département de Loire-Atlantique et l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire.

En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, selon le ministère de l’Intérieur. Pour 2019, ce chiffre est à ce jour de 116 depuis le 1er janvier 2019, selon un décompte et une étude au cas par cas menée par l’AFP.

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