Les élèves de première des voies générale et technologique (535 423, dont 390 129 pour le bac général) plancheront vendredi 14 juin à partir de 8h00 sur l’épreuve écrite de français.
Mardi 18 au matin, ce sera le tour de l’épreuve écrite de philosophie pour les 543 369 élèves de terminale des mêmes voies, avant les épreuves écrites de spécialité, du 19 au 21 juin et le grand oral entre 24 juin et le 3 juillet.
Cette session du bac 2024, qui se déroule dans un contexte de mobilisation d’une partie de la jeunesse contre l’extrême droite après les élections européennes, est marquée par le renvoi de mars à juin des épreuves de spécialité.
Ces épreuves – les deux matières majeures choisies par chaque lycéen en terminale et qui comptent à elles deux pour un tiers des résultats – avaient eu lieu pour la première fois en mars l’an dernier, comme prévu par la réforme du bac décidée en 2019.
Mais ce calendrier avait été accusé d’entraîner absentéisme et démotivation de certains élèves au dernier trimestre : il a été décidé de les remettre en fin d’année. Un calendrier devant permettre « la reconquête du mois de juin », selon Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation.
« Moins d’enjeux »
« Par rapport à l’an dernier, on a moins de déperdition car les élèves sont venus jusqu’au bout en cours », estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SE-Unsa.
Mais pour Marie Perret, présidente de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (Appep), « il y a quand même, malgré le report des épreuves de spécialité en juin, un climat de démobilisation depuis le début du troisième trimestre ».
« La reconquête du mois de juin est impossible à cause de l’importance qu’a Parcoursup », la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, dont les réponses ont commencé à tomber le 30 mai, « et à cause du contrôle continu » qui représente 40 % de la note du bac, souligne-t-elle.
« Il y a moins d’enjeux aujourd’hui avec le bac parce que Parcoursup est passé », confirme Oscar, 17 ans, en terminale à Paris. « J’ai fait le choix de pas trop me mettre la pression », ajoute-t-il. « On se rend compte qu’on l’aura quand bien même on aurait une note à l’écrit qui ne soit pas incroyable ».
Autre nouveauté cette année, l’épreuve du grand oral pour laquelle les lycéens arrivent avec deux questions préparées avec leurs professeurs et portant sur une ou deux de leurs spécialités, a été modifiée.
Les cinq minutes dédiées au projet d’orientation des élèves ont été supprimées et l’épreuve se décompose désormais en dix minutes d’exposé (au lieu de cinq) et dix d’entretien avec le jury.
Mais pour Jérôme Fournier, secrétaire national du syndicat SE-Unsa, « il y a encore des réglages à opérer sur la manière dont on prépare », cette épreuve. C’est un « objet non identifié » sur lequel « on a encore bien bricolé », juge Sophie Vénétitay.
Autre difficulté pour les enseignants, avec toutes les épreuves en juin « on a une inquiétude sur le temps laissé pour corriger les copies et sur le chevauchement de la correction de l’écrit et du grand oral », en particulier pour les professeurs de français qui enchaînent les épreuves, relève Jérôme Fournier. « On reçoit diverses convocations », témoigne Marie Suel, enseignante de français dans un lycée du Pas-de-Calais, à Saint-Pol-sur-Ternoise. « Pour les profs qui enseignent dans des spécialités, c’est intense ».
Quelque 48 588 correcteurs sont mobilisés pour l’ensemble des épreuves du bac général et technologique (épreuves de spécialité, philo, grand oral et français). On compte 25 811 correcteurs pour le bac professionnel et 14 007 pour les épreuves anticipées de français.
Candidats
Près de 730 000 candidats passent le bac cette année. Au total, 728 164 inscrits en métropole et départements d’Outre-mer pour les épreuves de terminale (en hausse de 1,3 % par rapport à 2023), dont 19 296 candidats libres. Plus de la moitié présentent le bac général, soit 392 145 élèves (+ 0,4 %). Ils sont 184 795 à passer le bac professionnel (+ 1,2 %) et 151 224 le bac technologique (+ 4 %).
Pour cette édition du bac, la postulante la plus jeune – inscrite en candidate libre dans l’académie de Strasbourg – a 9 ans, une précocité sans précédent dans les bases du ministère de l’Éducation. Le plus âgé a 76 ans (bac général et technologique, académie de Bordeaux)
Pour le bac pro, les 184 795 élèves de terminale ont démarré ce mardi 11 juin les épreuves écrites générales avec les langues, avant d’autres matières la semaine prochaine, dont le français et l’histoire-géographie.
Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80 %. L’an dernier, il était de 90,9 % toutes filières confondues (contre 91,1 % en 2022, 93,8 % en 2021, 95,7 % en 2020, 88,1 % en 2019 ou encore 85,7 % en 2011). Pour le seul bac général, le taux de réussite était de 95,7 % l’an dernier (contre 96,1 % en 2022). Il était de 89,8 % en voie technologique et de 82,7 % en voie professionnelle.
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