Les formateurs des ESPE doivent rester en prise avec le terrain

Publié le 12 juin 2014 à 0h00 - par

Si l’on veut que les ESPE, nouvelles écoles pour les professeurs ouvertes en septembre 2013, atteignent leurs objectifs, il faut veiller à ce que les formateurs gardent des liens avec le terrain, prône un rapport sénatorial publié le 10 juin.

Les Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) ont été créées par la loi de refondation de l’école de Vincent Peillon. Il s’agit de ne plus avoir des professeurs sans formation parachutés devant les élèves, comme cela a été le cas après la suppression de la formation initiale sous la droite, mais aussi de leur enseigner, outre les disciplines, la manière de transmettre les connaissances.

Les ESPE doivent veiller à avoir parmi leurs équipes des « formateurs professionnels venus du terrain. L’erreur à ne pas commettre, c’est de recruter des formateurs de terrain hors-sol, qui n’auraient plus de liens réels avec les élèves », prévient le rapporteur de la mission d’information sur les ESPE le sénateur socialiste Jacques-Bernard Magner.

« La réforme a été mise en œuvre à marche accélérée » et les parties prenantes ont « exprimé des inquiétudes légitimes » dans « un cadre budgétaire contraint », souligne-t-il. D’autant que « la création des ESPE coïncide avec une recomposition universitaire majeure ». La loi sur l’enseignement supérieur prévoit en effet une trentaine de regroupements d’universités et d’établissements.

L’ESPE « doit devenir un lieu de dépassement des anciennes contradictions idéologiques entre les IUFM et les universités. Pour cela, il faut travailler à bâtir un esprit d’école que chacun partage au-delà des métiers, des cultures et des pratiques administratives ». Deux tiers des écoles ont mis en place un « tronc commun » entre les aspirants enseignants du secondaire et du primaire, qui ont actuellement des cultures professionnelles très différentes.

De même, « la question des moyens », humains et financiers, « est cruciale ». La loi permet de « flécher » (allouer spécifiquement) au sein de la dotation pour les universités les moyens pour les ESPE, mais cette faculté « n’a pas été formellement exercée par les ministres ». L’installation des ESPE continue « à se heurter à un certain nombre de résistances et de cultures bien installées », souligne le rapport, citant des universitaires d’une part et des anciens des IUFM d’autre part, même si la situation varie d’une école à l’autre.

Le rapport s’interroge sur le cas des « reçus-collés »: que faire des étudiants qui auront réussi leur première année de master mais raté en même temps les épreuves du concours d’enseignant ?

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