PLF 2012 : la purge budgétaire continue (fin)

Publié le 18 octobre 2011 à 0h00 - par

Intéressons-nous aujourd’hui aux emplois visés par l’annonce des 14 000 suppressions pour 2012, au budget de l’Éducation nationale. C’est ce que le document budgétaire qualifie vertueusement de « contribution substantielle à l’effort de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux ». (3/3)

Le PLF 2012, présenté en conseil des ministres le 28 septembre 2011 par Valérie Pécresse et François Baroin, prévoit 14 280 suppressions de postes pour la mission enseignement scolaire, dont 280 pour le programme enseignement agricole. La répartition des suppressions de postes (hors enseignement agricole) est la suivante :

  • 5 700 postes d’enseignants dans les écoles primaires publiques ;
  • 6 550 postes d’enseignants dans les collèges et lycées publics ;
  • 400 postes au sein des personnels administratifs de l’Éducation nationale ;
  • 1 350 postes dans l’enseignement privé sous contrat.

Les niches d’économies visées

Le ministère précise que les « leviers» pour supprimer ces postes seront les mêmes que l’an dernier, à savoir :

  • une « possible » augmentation de la taille des classes dans les écoles et les collèges (hors éducation prioritaire, où le « plafond » d’élèves par classe est censé être fixé à 25 dans les écoles et les collèges) ;
  • les enseignants qui ne sont pas devant classes. Leur nombre est estimé à 20 000 dans le premier degré, parmi lesquels les Réseaux d’aide aux élèves en difficulté (RASED) qui s’étaient fortement mobilisés ces deux dernières années ;
  • les intervenants extérieures de langues étrangères dans les écoles primaires, qui devraient disparaître progressivement ;
  • les regroupements d’établissements ;
  • la diminution des décharges de services d’enseignement dans le 2nd degré ;
  • l’adaptation de l’offre de formation dans les lycées généraux et professionnels par exemple en « mutualisant des options rares » ;
  • la poursuite de la diminution de la scolarisation en maternelle des enfants âgés de moins de trois ans ;
  • la suppression des postes de remplaçants ;
  • la « rationalisation » des moyens en personnels administratifs.

Vient s’ajouter, cette année, la possibilité de suppressions de postes en CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles) et dans les BTS (brevets de techniciens supérieurs).

Le cas particulier des opérateurs nationaux

Ce sont les postes affectés aux grands établissements et organismes publics comme le Cned, l’Onisep, l’INRP, le CNDP…
Ils doivent, de leur côté, rendre 35 équivalents temps plein (ETP) en 2012. Par ailleurs, en termes de moyens de fonctionnement, ils devront réaliser des économies de 10 % à l’horizon 2013.

Qui passera à travers les mailles du filet ?

Peu de monde, en fait… Le président de la République a pourtant assuré qu’il serait porté une « attention particulière » à l’école primaire. Bercy annonce ainsi que « le solde des fermetures et des ouvertures de classes sera ainsi nul à la rentrée 2012 dans le premier degré ».

Qui va trancher ?

Comme l’an dernier, charge aux recteurs de composer avec leur réalité locale et d’actionner les leviers proposés par le ministère. Comme si cela ne suffisait pas de gérer la pénurie qui s’accentue, on enjoint les recteurs à « faire au mieux ». Le document budgétaire précise ainsi qu’il leur incombe de « ne pas affecter les performances du système éducatif ».
Certainement plus facile à dire qu’à faire !


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