Un collège sur dix va renforcer l’apprentissage des langues dès la 6e

Publié le 7 février 2012 à 0h00 - par

Un collège sur dix va renforcer à la rentrée 2012 l’apprentissage des langues étrangères dès la 6e, avec notamment la possibilité de proposer deux langues, via « une globalisation des horaires » qui pourrait aussi permettre de supprimer des postes d’enseignants.

En recevant mardi le rapport du Comité stratégique des langues, qu’il avait créé en avril 2011, le ministre de l’Education nationale Luc Chatel a annoncé que 10% des collèges allaient pouvoir globaliser les horaires de langue à tous les niveaux, de la 6e à la 3e. Pour cela, ils recevront une enveloppe horaire de langues vivantes (LV), sans distinction entre la LV1 et la LV2, et libre à eux ensuite de proposer « une langue renforcée ou éventuellement deux langues » dès la 6e.

Jusqu’à présent, la seconde langue vivante n’était introduite qu’en 4e, sauf dans les classes « bilangues » (anglais-allemand par exemple, mais pas seulement) et certaines sections européennes. Interrogé, le ministère n’a pas précisé dans combien de classes de 6e et 5e étaient enseignées actuellement deux langues. Dans son rapport, le Comité prônait lui la généralisation de l’apprentissage d’une deuxième langue dès la 6e. « Ce serait une bonne chose, c’est dans la tendance actuelle, car maintenant les élèves en débutent une première en CE1. Mais pour cela il faudrait peut-être embaucher des professeurs d’espagnol », a commenté à l’AFP Valérie Marty, présidente de la Peep, deuxième fédération de parents d’élèves.

« Dans l’absolu, je trouve très bien de commencer tôt l’apprentissage des langues et cela ne m’a pas paru constituer une surcharge de devoirs », témoigne Nicolas Ron, dont les trois enfants ont fait anglais-allemand dès la 6e au collège Robert-Doisneau (Paris 20e). « Mais je ne suis pas sûr que cela ait abouti à de meilleurs niveaux de langue pour mes enfants, car l’essentiel n’est pas la classe bilangue, ce sont les moyens dont les enseignants disposent pour faire pratiquer l’oral ou organiser des séjours linguistiques, et ils en manquent », a-t-il ajouté, déplorant aussi qu’il n’y ait « pas assez de professeurs de langue en primaire ». Luc Chatel a également présenté mardi l’annualisation du temps de travail comme une réponse possible au manque d’enseignants pour encadrer les stages de langue durant les vacances.

Avec la « globalisation des horaires de langue », cela a heurté les syndicats : « On sait bien qu’il s’agit du projet de Sarkozy de faire piloter les enseignements par les choix budgétaires des postes à supprimer, donc ça ne part pas des besoins des élèves », a réagi à l’AFP Daniel Robin, du Snes-FSU. « Et on ne voit pas pourquoi les enseignants, contrairement aux autres salariés du pays, auraient un temps de travail annualisé, uniquement destiné à les faire travailler plus. C’est insupportable », a-t-il ajouté.

A la suite du rapport, le ministre de l’Education nationale a par ailleurs proposé de « systématiser la sensibilisation » aux langues dès la maternelle, c’est-à-dire des chants ou des récitations de comptines en langue étrangère. Pour cela, il va mettre en place « des formations à destination des professeurs des écoles » et « à terme, une semaine de formation continue » par an. Il a encore insisté sur la « nécessité » aujourd’hui de parler l’anglais et, à sa demande, le site English by yourself, conçu pour apprendre en écoutant, a été lancé par le Centre national d’enseignement à distance (Cned).

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