Un collégien et un écolier sur cinq en éducation prioritaire

Publié le 6 octobre 2025 à 9h35 - par

Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a récemment publié un document rassemblant les indicateurs et les principaux enseignements de ses études sur l’éducation prioritaire.

Un collégien et un écolier sur cinq en éducation prioritaire
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Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a publié, au mois de septembre 2025, un document qui rassemble les indicateurs et les principaux enseignements des études réalisées par sa Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) sur l’éducation prioritaire. Régulièrement actualisée, cette « Synthèse de la DEPP » apporte des informations concernant le profil social et scolaire des élèves scolarisés en éducation prioritaire et renseigne sur le profil des enseignants qui y exercent.

20 % des élèves scolarisés en éducation prioritaire

À la rentrée 2024, dans le premier degré, 2 458 écoles publiques étaient classées en REP+ et 4 131 en REP. Résultat, un peu plus d’un écolier du secteur public sur cinq (20,5 %) était scolarisé en éducation prioritaire : 8,1 % dans une école REP+, soit 442 800 élèves ; 12,4 % dans une école REP, soit 672 900 élèves.

À cette même date, les REP+ regroupaient 362 collèges publics et les REP 732. Plus d’un collégien du secteur public sur cinq (21,5 %) était ainsi scolarisé en éducation prioritaire : 7,3 % dans un collège REP+, soit 192 800 élèves ; 14,2 % dans un collège REP, soit 376 600 élèves.

Ces élèves cumulent des difficultés sociales et scolaires, confirme la DEPP. Dès leur entrée en CP, les écoliers en éducation prioritaire rencontrent plus souvent des difficultés scolaires que les élèves scolarisés hors éducation prioritaire. Les résultats aux évaluations exhaustives nationales de début de sixième et les résultats au diplôme national du brevet montrent que ces difficultés persistent au collège. Après la troisième, les élèves scolarisés en éducation prioritaire poursuivent moins souvent leur scolarité en seconde générale et technologique, constate encore la DEPP.

Dans le premier degré, la taille des classes en éducation prioritaire a fortement diminué à partir de 2017, à la suite du dédoublement des classes de grande section de maternelle, CP et CE1. L’évaluation de ce dédoublement en réseaux d’éducation prioritaire renforcés (REP+) a montré un impact positif, particulièrement visible sur l’apprentissage des élèves de CP. Par ailleurs, les enseignants témoignent des effets bénéfiques sur le climat scolaire en classe.

Un quart des enseignants du public affectés en éducation prioritaire

Dans le premier degré, 25 % des enseignants du secteur public sont affectés dans une école située en éducation prioritaire. Cette proportion a augmenté de 3 % depuis la rentrée 2015. « Cette hausse est liée, au moins en partie, au dédoublement des classes de CP, CE1 et grande section de maternelle », commente la DEPP. Au collège, la proportion des enseignants affectés en éducation prioritaire est quasiment la même (24 %).

Les établissements en éducation prioritaire accueillent relativement plus de jeunes enseignants que les autres établissements, observe la DEPP. L’âge médian des enseignants en éducation prioritaire est de 41 ans, dans le premier degré comme dans le second degré. Hors dispositif d’éducation prioritaire, l’âge médian est de 45 ans dans le premier degré et de 46 ans dans les collèges. Cependant, les enseignants les plus âgés ne sont pas absents de l’éducation prioritaire : un quart des enseignants du premier degré avec une affectation en éducation prioritaire ont 49 ans ou plus et un quart de ceux affectés dans un collège de l’éducation prioritaire ont 50 ans ou plus. À noter, enfin : dans le premier degré comme au collège, les hommes ont plus souvent que les femmes une affectation en éducation prioritaire, notamment en REP+.

Le climat scolaire

S’ils sont plus absentéistes, les collégiens scolarisés en éducation prioritaire ont néanmoins une perception positive, mais plus nuancée, du climat scolaire de leur établissement que ceux hors éducation prioritaire. À l’inverse, leurs enseignants ont une perception du climat scolaire de leur établissement globalement moins favorable que leurs collègues hors éducation prioritaire. « Ils estiment que les classes en éducation prioritaire ont un climat moins favorable aux apprentissages et que le maintien de la discipline est une source de stress importante », rapporte la DEPP.