Parcoursup : la Cour des comptes pointe « un défaut de transparence »

Publié le 28 février 2020 à 7h56 - par

La Cour des comptes a rendu public jeudi 27 février 2020 un rapport sur les critères de sélection à l’entrée dans le supérieur, demandant notamment l’anonymisation du lycée des candidats sur Parcoursup et critiquant un « défaut de transparence » de la plateforme.

Parcoursup : la Cour des comptes pointe "un défaut de transparence"

Depuis son lancement il y a deux ans, la plateforme d’admission post-bac a essuyé de nombreuses critiques : après des syndicats du supérieur, le Défenseur des droits et des sénateurs, c’est au tour de la Cour des comptes de pointer l’opacité du processus de classement des dossiers des candidats.

Parcoursup a été notamment accusée d’introduire de la sélection à l’université, un terme toujours contesté par le gouvernement. « Une formation devient sélective lorsque la demande des candidats est plus forte que la capacité d’accueil de la filière concernée », tranche la Cour dans sa conclusion.

« Cela a été le cas en 2019, pour près de 20 % des formations non sélectives en tension, représentant près de 30 % des candidats admis ». « À l’inverse, une proportion significative des formations sélectives a admis tous les candidats », indique le rapport.

Ce rapport « ne fait que confirmer tout ce que l’on décrit depuis le début, à savoir des critères de sélection obscurs qui ne font que créer de la stigmatisation », a réagi Mélanie Luce, à la tête de l’Unef.

Le deuxième syndicat étudiant a d’ailleurs obtenu la saisine du Conseil constitutionnel dans l’espoir que soient communiqués les critères retenus par les universités dans l’examen des dossiers des candidats sur Parcoursup. L’audience est prévue le 10 mars.

Selon la Cour des comptes, qui a travaillé durant un an sur ce rapport, Parcoursup « fonctionne de manière satisfaisante, mais s’expose à des risques qui doivent être impérativement réduits ».

Les sages de la rue Cambon expliquent que « la procédure d’affectation souffre encore d’un défaut de transparence, seule garante de l’équité ».

Ils réclament de « rendre publics les algorithmes locaux utilisés par les commissions d’examen », pour « l’ensemble des formations ». Ils dénoncent une « forte hétérogénéité » dans le fonctionnement de ces commissions, jugeant les classements « de plus en plus automatisés » et leurs paramètres « parfois contestables ».

Les commissions d’examen des vœux ont ainsi parfois intégré des paramètres qui n’étaient pas prévus initialement, « tels celui du lycée d’origine ». « Des établissements du secondaire se trouvent alors priorisés dans le classement par rapport à d’autres, sur la base de critères plus ou moins aléatoires, tels celui lié à sa réputation, ou celui, plus objectif, du pourcentage de réussite au baccalauréat », décrit la Cour.

Parmi ses recommandations, elle suggère d’« anonymiser le lycée d’origine et lui substituer une mesure de l’écart entre les résultats au baccalauréat et la notation au contrôle continu ».

Dans la procédure Parcoursup, les 700 000 lycéens peuvent formuler leurs vœux jusqu’au 12 mars. Ils auront ensuite jusqu’au 2 avril pour finaliser leurs dossiers.

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2020


On vous accompagne

Retrouvez les dernières fiches sur la thématique « Action sociale »

Voir toutes les ressources numériques Action sociale