Parcoursup : le Défenseur des droits réclame plus de transparence

Publié le 22 janvier 2019 à 10h45 - par

Un outil d’admission post-bac plus transparent et la garantie d’une mixité sociale dans l’enseignement supérieur : telles sont les recommandations du Défenseur des droits pour la plateforme Parcoursup, vivement critiquée et sur laquelle lycéens et étudiants pourront s’inscrire à partir de mardi 22 janvier 2019.

Parcoursup : le Défenseur des droits réclame plus de transparence

Jacques Toubon recommande dans un communiqué publié lundi 21 janvier 2019 de rendre publics les critères précis à partir desquels les universités choisissent les bacheliers et les étudiants en réorientation dans chacune de leurs formations.

« La publication de ces informations ne porte pas atteinte aux principes de souveraineté du jury et du secret de ses délibérations », estime le Défenseur. Jusqu’ici, le gouvernement invoquait ce secret pour ne pas dévoiler les critères utilisés par les commissions de vœux pour choisir les candidats.

Mis en place l’an dernier pour remplacer un système qui faisait intervenir le tirage au sort, Parcoursup a essuyé de vives critiques sur son manque de transparence, et a été soupçonné d’alimenter des discriminations, notamment dans l’accès des lycéens de banlieue à l’université.

Le Défenseur des droits avait été saisi du sujet par plusieurs syndicats étudiants et enseignants, ainsi que le sénateur communiste des Hauts-de-Seine, Pierre Ouzoulias, et de Stéphane Troussel (PS), le président du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.

Lycéens et étudiants candidats à une formation peuvent consulter les pré-requis nationaux nécessaires sur la plateforme. Mais ils doivent pouvoir connaître « le contenu exact et la manière précise d’évaluation de leur candidature », estime M. Toubon.

Il recommande au gouvernement « de prendre les mesures nécessaires (…) afin de rendre publiques toutes les informations relatives au traitement, y compris algorithmique, et à l’évaluation des dossiers des candidats par les commissions locales des établissements d’enseignement supérieur ».

Après la récente réforme du bac, la question polémique du lycée d’origine comme critère de sélection est également abordée.

Le Défenseur n’a recensé qu’une université parisienne qui a utilisé un « paramétrage fixe valorisant les lycées parisiens », mais « la majorité des établissements universitaires sollicités n’ont pas fourni les éléments demandés concernant les modalités de traitement des candidatures ».

Quelles que soient les pratiques actuelles, ce critère « ne peut ne peut en aucun cas être utilisé, ni de manière accessoire, ni a fortiori de manière systématique, pour rejeter des candidatures émanant de lycées considérés comme moins prestigieux que d’autres », estime-t-il.

Il se prononce enfin sur les quotas géographiques. Pour améliorer la mobilité des étudiants, la priorité locale accordée aux lycéens sur les formations en tension de leur académie a été remplacée par des taux maximums de candidats hors-académie. Une mesure perçue par les jeunes de banlieue parisienne comme un frein à l’entrée des universités de l’académie de Paris.

« Les mobilités choisies par les candidats ne doivent pas être entravées par des obstacles géographiques ou sociaux », insiste le Défenseur.

Le gouvernement vient de répondre à cette crainte, en annonçant que les universités de la région Île-de-France ouvriront cette année leurs licences générales à tous les bacheliers de la région.

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