Les hébergements d’urgence doivent donner à l’Ofii le nom des réfugiés recensés

Publié le 15 juillet 2019 à 8h55 - par

Les ministères de l’Intérieur et du Logement ont rendu publique une instruction ministérielle demandant aux gestionnaires des hébergements de sans-abris de transmettre à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) la liste des réfugiés et des demandeurs d’asile hébergés.

Les hébergements d'urgence doivent donner à l'Ofii le nom des réfugiés recensés

Les gestionnaires des hébergements de sans-abris de chaque département, dont le 115, doivent désormais « communiquer mensuellement à l’OFII la liste des personnes hébergées dans un dispositif d’hébergement d’urgence ayant présenté une demande d’asile ainsi que la liste des personnes ayant obtenu la qualité de réfugié », explique le texte publié officiellement mardi 9 juillet 2019, qui précise que « seul l’Ofii sera destinataire de ces informations ».

Par ailleurs, des réunions « mensuelles » entre les gestionnaires, les directions départementales de l’Ofii et les préfectures auront aussi lieu tous les mois, rappelle l’instruction ministérielle.

Dans une lettre envoyée à Christophe Castaner et Julien Denormandie samedi, quarante associations dont la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars) ou le Groupe SOS ont demandé au gouvernement de « renoncer » à cette mesure : « En aucun cas, le 115 ne peut être placé sous tutelle du ministère de l’Intérieur ou de l’Ofii ni être en situation d’exercer des missions d’auxiliaire de police », ont estimé les signataires.

Avec cette mesure, les associations « redoutent que cet échange d’informations ait en réalité pour finalité principale d’identifier les étrangers présents dans l’hébergement d’urgence afin de procéder à des contrôles et leur expulsion ou leur éloignement du territoire ».

Cette nouvelle mesure, mise en œuvre par le ministère de l’Intérieur, vise à relancer la « circulaire Collomb » du 12 décembre 2017 qui prévoyait d’envoyer dans les hébergements d’urgence des « équipes mobiles » chargées de recueillir des informations sur la situation administrative des personnes hébergées.

« L’objectif est d’orienter les demandeurs d’asile et les réfugiés vers les dispositifs qui leur sont dédiés » et « fluidifier l’hébergement d’urgence », avait indiqué la semaine dernière Didier Leschi, le directeur de l’Ofii. « Seules les données des personnes reconnues comme réfugiées ou demandant l’asile seront transmises », avait-il insisté.

Pour les pouvoirs publics, l’idée est de savoir qui exactement est hébergé dans ces centres saturés, afin de sortir ceux qui relèvent d’autres structures notamment les étrangers aux statuts variés, et libérer des places pour les sans-abri.

Selon une estimation diffusée par Le Monde, 11 000 demandeurs d’asile et 8 000 réfugiés seraient hébergés dans un hébergement d’urgence.

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