L’État veut renforcer la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale

Publié le 24 décembre 2010 à 0h00 - par

Afin de mieux coordonner la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale propose la création d’un Conseil national d’inclusion sociale.

L'État veut renforcer la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale

La ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, et le secrétaire d’État chargé du Logement, Benoist Apparu, ont installé, le 21 décembre, le nouveau Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE). À cette occasion, la ministre a annoncé son intention de renforcer les missions du CNLE, instance créée en 1992 par la loi du 1er décembre 1988 relative au revenu minimum d’insertion (RMI).

Roselyne Bachelot a rappelé l’ambition du président de la République de réduire d’un tiers la pauvreté d’ici à 2012. « L’État est à vos côtés pour faire reculer la pauvreté et l’exclusion sociale », a-t-elle déclaré, devant les membres du CNLE, récemment renouvelés.

En 2008, quelque 7,8 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté, soit 791 euros par mois pour une personne seule ou 1 187 euros pour un couple sans enfant. « La pauvreté frappe prioritairement les familles monoparentales, ainsi que les jeunes », déplore Roselyne Bachelot. Pour la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, la lutte contre la pauvreté doit être conduite de manière transversale : « être pauvre, c’est se heurter à un faisceau de difficultés : accès au logement, aux soins, participation à la vie de la cité […]. La seule réponse ne peut être qu’interministérielle ». Et Roselyne Bachelot d’affirmer : « J’entends mener une seule politique, une politique de  population, qui prenne en compte toutes les facettes d’une même situation ».

« Pour cela, nous devons être plus efficaces », a ajouté la ministre, en souhaitant une évolution du CNLE et de ses missions. Ainsi, il faut « mieux se coordonner et être mieux informés », a insisté Roselyne Bachelot, en proposant la création d’un Conseil national d’inclusion sociale, qui regrouperait les trois instances suivantes :

  • Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE).
  • La Commission nationale consultative des gens du voyage (CNCGV).
  • Le Conseil national de l’insertion par l’activé économique (CNIAE).

Pour la ministre, il convient d’appréhender l’état de la pauvreté au plus près de la réalité, grâce à des données significatives : nombre de bénéficiaires du tarif de première nécessité EDF (tarif social), nombre de demandes d’hébergement auprès du 115… Elle souhaite que l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) fournisse de tels indicateurs.

Roselyne Bachelot suggère, enfin, que les personnes défavorisées soient davantage associées à l’élaboration et à l’évaluation de la politique d’insertion et à l’examen des situations individuelles, tel que prévu dans la loi RSA, tant au niveau territorial que national, « comme cela existe dans le Comité national d’évaluation du RSA ». Elle a donc demandé au CNLE de composer un groupe de travail chargé de dégager des propositions sur ce sujet.