Lors de sa présentation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, le 13 septembre 2018, le président de la République a affirmé sa volonté d’une réforme profonde des politiques d’insertion en France, avec la création d’un « véritable service public de l’insertion ». Objectif : remette le travail au centre d’un accompagnement adapté aux besoins de chacun. Ce futur service public de l’insertion (SPI) constitue, avec le revenu universel d’activité (RUA), l’autre pilier de la rénovation de notre modèle social appelée de ses vœux par le chef de l’État. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et la secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, Christelle Dubos, ont donc lancé, le 9 septembre, la concertation sur le service public de l’insertion, en présence de l’Assemblée des départements de France (ADF). « Cette concertation est une chance immense : celle de créer un modèle ambitieux qui brise les assignations à résidence et redonne à nombre de nos concitoyens des raisons de croire en leur avenir », ont déclaré les deux membres du gouvernement.
La concertation sur le SPI va s’organiser à deux niveaux.
Au niveau national
Présidé par les ministres concernés, le Comité national du service public de l’insertion regroupe l’ensemble des parties prenantes. À savoir : les personnes concernées, les collectivités territoriales, les associations, les partenaires sociaux et les principaux opérateurs publics. Conduit par le Haut-commissaire à l’inclusion vers l’emploi et aux compétences, Jean-Marie Marx, et par le Délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, Olivier Noblecourt, un comité de suivi opérationnel regroupant les acteurs associés assurera directement la conduite de la concertation.
Au niveau territorial
Pour associer les territoires à la conception du SPI, six ateliers du service public de l’insertion seront organisés, dans six régions différentes. Le gouvernement veut ainsi assurer une concertation « au plus près du terrain », avec les bénéficiaires, les professionnels – des départements, des centres communaux d’action sociale (CCAS), des caisses d’allocations familiales (CAF)… -, les élus locaux et l’ensemble des acteurs intervenant dans le champ de l’insertion. Un temps d’échange et de travail spécifique sera consacré à l’insertion Outre-mer, ont indiqué les pilotes de la concertation.
À travers cette concertation, le gouvernement se fixe « cinq ambitions à atteindre ». Dans l’ordre : l’activité d’abord – « Il est essentiel de remettre la reprise d’une activité au cœur des parcours des publics accompagnés », ont insisté Muriel Pénicaud et Christelle Dubos -, l’universalité du dispositif, son efficacité, la proximité et son adaptabilité. Le gouvernement affiche « un calendrier volontariste ». Les six ateliers seront bouclés avant la fin de l’année et la concertation doit s’achever début février 2020.