La vie en établissement d’hébergement pour personnes âgées

Publié le 4 mars 2011 à 0h00 - par

Un dossier publié en février par la Drees dessine une image des établissements d’hébergement pour personnes âgées beaucoup moins négative que celle révélée par les sondages réalisés d’ordinaire auprès du grand public.

La vie en établissement d’hébergement pour personnes âgées

Dans le n° 18 des Dossiers Solidarité et Santé, qui vient de paraître, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) rend compte de l’enquête Résidents des établissements pour personnes âgées 2007. Celle-ci avait pour objectifs de mieux connaître les conditions de vie des résidents, d’apprécier leur niveau de satisfaction quant aux prestations fournies, mais aussi de repérer les facteurs qui les ont conduits à entrer en institution. Si le recueil du point de vue de l’usager a été privilégié, il a cependant été complété par une interrogation d’un proche, précise la Drees.

Le protocole d’enquête montre que près de 60 % des résidents sont en mesure de décrire leurs conditions de vie et que plus de 80 % des résidents ont une personne (famille ou ami) qui leur rend visite régulièrement et peut, ainsi, fournir des informations sur leur vie dans l’établissement.

Le regard sur les conditions d’entrée en établissement décrit, de manière rétrospective, la situation et le parcours des personnes âgées avant leur entrée en institution (maison de retraite, unité de soins longue durée ou logement-foyer, EHPAD ou non). À savoir : leur mode de vie, la façon dont ces personnes et leurs proches ont préparé et vécu ce moment, y compris durant la période de recherche d’une institution.
Il en ressort que la majorité des résidents étaient aidés au domicile avant d’entrer en institution et que le principal facteur justifiant une entrée en institution demeure l’état de santé de la personne âgée. Dans leur choix, le résident et sa famille tiennent, essentiellement, compte de la situation géographique et de la réputation des établissements. Mais, au final, la majorité des résidents ne s’est inscrite que dans un seul établissement. De même, bien qu’une visite de l’établissement et une rencontre avec son personnel soient, presque systématiquement, possibles, plus de la moitié des résidents déclarent ne pas s’être sentis suffisamment préparés à y entrer. Quatre sur dix jugent, ainsi, que leur entrée s’est faite de façon précipitée. Néanmoins, les trois quarts des résidents interrogés déclarent avoir vécu plutôt bien ou très bien ce moment.

« Bien vivre son entrée en établissement apparaît comme déterminant dans le fait de bien y vivre ensuite », insiste la Drees. C’est ce que démontre l’article consacré à la satisfaction des personnes âgées vivant en EHPAD et en maison de retraite. Toutes les questions de l’enquête permettant d’appréhender le degré de satisfaction des résidents, généralement et sur certains aspects plus spécifiques – les soins, les repas ou l’organisation de la journée -, sont étudiées. Cette analyse met en évidence que la grande majorité (86 %) des personnes âgées déclare vivre « plutôt bien » ou « très bien » en maison de retraite. Si les résidents critiquent rarement l’aide technique apportée par le personnel (5 % en moyenne), ils déplorent un peu plus souvent son manque de disponibilité (15 à 20 % d’entre eux) ou l’attention portée à la personne (12 à 20 % d’entre eux). Le repas du soir est servi trop tôt pour 17 % des résidents. Le sujet d’insatisfaction le plus cité par les résidents (38 % d’entre eux) tient au fait de ne pas pouvoir sortir de l’établissement ou pas aussi souvent qu’ils le souhaiteraient.

La participation et les possibilités de choix des personnes âgées vivant en institution rendent compte des occasions offertes aux personnes en institution de maintenir leur pouvoir de décision et d’exprimer leurs préférences. Certains aspects marquent des différences entre les gestionnaires d’établissement et les résidents. Ainsi, les directeurs de maisons de retraite et d’EHPAD affirment que 94 % de leurs pensionnaires peuvent choisir leur médecin, quand seulement 56 % des résidents de ces mêmes structures indiquent avoir pu le faire. « Il est probable que le choix n’existe qu’au sein d’une liste de fait limitée », tranche la Drees.
Pour formuler leurs remarques, les résidents déclarent s’adresser plus volontiers au personnel de l’établissement qu’à des instances mises en place à cet effet. Cependant, trois résidents sur dix ne connaissent ni les prénoms, ni les noms, ni les fonctions du personnel de l’établissement qu’ils voient au quotidien ! Si une marge de manœuvre existe dans le choix du menu, seul un résident sur cinq indique pouvoir choisir son voisin de table. Enfin, presqu’un tiers des résidents qui sortent de temps en temps en dehors de l’établissement aimeraient le faire davantage et la moitié de ceux qui ne peuvent pas sortir à l’extérieur de l’institution souhaiteraient pouvoir le faire.

Les repas constituent des moments importants. Ainsi, les trois quarts des résidents ayant répondu eux-mêmes à l’enquête ont donné une réponse affirmative à la question : « Est-ce que le repas est un moment de plaisir ? ». Et environ 80 % des résidents ont confirmé que la question de la nourriture était importante pour eux. C’est ce que constate l’étude consacrée à la restauration en EHPA. La qualité et la quantité de la nourriture sont jugées satisfaisantes par la majorité des résidents et de leurs proches. Les repas de plus de neuf résidents sur dix des EHPAD et maisons de retraite sont préparés sur place et les menus permettent, le plus souvent, une alternative au plat principal.

L’article suivant du dossier retrace la vie sociale des résidents en EHPA, à travers leur participation aux activités collectives, leurs occupations l’après-midi, leurs relations avec les autres résidents et les contacts avec leur famille. Une grande majorité des résidents (78 %) qui ont répondu directement à l’enquête déclarent s’être faits des amis ou des connaissances parmi les autres résidents. Le degré de relations au sein de l’établissement et l’état de santé des résidents influent fortement sur leur participation régulière aux activités et sur la façon dont ils occupent leur temps. Selon les responsables des établissements, l’organisation d’activités de groupe qui intéressent les résidents est difficile. Cependant, les deux tiers des résidents déclarent participer aux activités collectives organisées. Écouter la radio ou regarder la télévision demeure, néanmoins, l’activité principale des résidents (cité pour 49 % d’entre eux, contre 28 % pour la participation aux activités collectives). Les plus dépendants, pour lesquels la nature des activités effectuées est recueillie auprès de leurs proches, se reposent (38 % d’entre eux) ou « s’ennuient, regardent par la fenêtre… » (37 % d’entre eux).

Pour en savoir plus :

Téléchargez le document au format pdf La vie en établissement d’hébergement pour personnes âgées du point de vue des résidents et de leurs proches, Dossiers Solidarité et Santé n° 18, Drees, 2011