Les professionnels de la petite enfance refusent de brader la qualité de l’accueil dans les crèches

Publié le 12 mars 2010 à 1h00 - par

Pour protester contre un projet de décret du gouvernement prévoyant un assouplissement des règles d’accueil et d’encadrement des jeunes enfants en crèches, les professionnels de ce secteur ont fait grève le 11 mars 2010.

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De nombreuses crèches sont restées fermées le 11 mars, en raison d’un mouvement national de grève des professionnels de la petite enfance, organisé à l’appel de plusieurs syndicats (CFDT, CGT, FSU et UNSA). Ces professionnels protestent contre le projet de décret réformant le décret n° 2007-230 du 20 février 2007 qui prévoit d’assouplir les règles d’accueil et d’encadrement des jeunes enfants dans les crèches.

Le mouvement a été bien suivi. Une trentaine de rassemblements et de manifestations ont réuni plusieurs milliers de manifestants dans toute la France. À titre d’exemple, en fin de matinée, 11 des 14 crèches de Strasbourg étaient fermées. À Bordeaux, 27 des 30 crèches n’ont pas ouvert leurs portes. Les 15 crèches de Besançon sont restées fermées. À Marseille, 50 crèches sur 60 étaient fermées et 9 structures fonctionnaient partiellement !

Le projet de décret modifiant la réglementation de l’accueil des jeunes enfants a été validé par le conseil d’administration de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf), le 2 février. Selon le secrétariat d’État chargé de la Famille, le texte devrait être publié « dans les trois mois ». Celui-ci assouplit les normes en matière de qualification du personnel d’encadrement. Les personnels non qualifiés pourront, désormais, représenter jusqu’à 60 % du personnel (contre 50 % auparavant) dans les établissements d’accueil des jeunes enfants. Le projet de décret prévoit, également, une augmentation du taux d’accueil en surnombre, porté de 10 à 20 %, avec un lissage non plus hebdomadaire mais mensuel. Quant aux micro-crèches, elles intègrent le droit commun sans même avoir fait l’objet d’une évaluation.

Autre grief des professionnels de la petite enfance : la consécration des jardins d’éveil, en l’absence de toute concertation. De fait, alors que le cahier des charges de ces nouvelles structures d’accueil prévoyait un taux d’encadrement de 8 à 12 enfants par professionnel, le projet de décret ne fait référence ni à un taux d’encadrement, ni à un niveau de qualification des personnels.