Portraits d'acteurs

Fanny Rolland Simonnet

Fanny Rolland Simonnet

Cheffe de cabinet à l'École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers

« Être cheffe de cabinet de l'Ensosp c'est œuvrer au sein d'une équipe passionnée, motivée par l'amélioration continue, au service de la sécurité civile d'aujourd'hui et de demain. »

Quelles sont vos fonctions actuelles et les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

Fanny Rolland Simonnet : Je suis actuellement cheffe de cabinet à l'École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (Ensosp). J'ai avant ce poste un parcours de communicante publique dans la territoriale essentiellement, chez Île-de-France Nature d'abord puis au Conseil départemental de Seine-et-Marne. Si je remonte encore un peu dans le temps, après des études de lettres et de didactique entre la Sorbonne et l'Université de Montréal, j'ai commencé ma carrière en hésitant entre l'enseignement du Français comme langue étrangère à l'Université américaine de Paris et les relations presse aux Éditions Odile Jacob.

Si vous deviez décrire votre métier actuel en 3 mots, quels seraient-ils ?

Fanny Rolland Simonnet : Engagement : être cheffe de cabinet de l'Ensosp c'est œuvrer au sein d'une équipe passionnée, motivée par l'amélioration continue au service de la sécurité civile d'aujourd'hui et de demain.

Articulation : être cheffe de cabinet de l'Ensosp c'est être à l'articulation entre les services et l'équipe de direction, entre l'établissement et sa tutelle, entre l'école et ses partenaires.

Management : être cheffe de cabinet de l'Ensosp c'est manager trois services aux missions transversales essentielles - service de direction – service communication – service de l'évaluation de la performance, pilotage, qualité - animés par des agents profondément attachés à l'institution qu'ils servent.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

Fanny Rolland Simonnet : La réactivité, le sens de la communication, le discernement, la sérénité... et la diplomatie !

Qu'est ce qui vous fait lever chaque matin ?

Fanny Rolland Simonnet : Mon réveil ! Ma famille, nombreuse, toujours animée dès le matin ! La fierté de servir une politique publique qui fait sens et qui est mise en œuvre à 80 % par des citoyens volontaires dont l'engagement permet le maintien de l'un des services publics les plus réactifs (1 intervention toutes les 6,3 secondes). Enfin, le plaisir de retrouver une équipe inspirante et engagée.

Quel est le projet qui vous a le plus marquée et dont vous êtes la plus fière ?

Fanny Rolland Simonnet : Il y en a plusieurs bien sûr, mais je citerais un projet que j'ai porté dans les premières années de ma carrière et qui m'a véritablement convaincu du levier managérial essentiel que peut être une communication interne maîtrisée et bien dimensionnée.

Chargée de communication à ce qui s'appelait alors l'AEV (Agence des espaces verts de la Région Île-de-France), j'ai convaincu notre exécutif et la direction de la nécessité de la création d'une cellule communication interne.

Les effectifs venaient en effet de doubler suite au transfert au Conseil régional d'agents de l'Office national des forêts venant de l'État donc. La mise en place d'actions spécifiquement développées pour l'interne a permis de générer un sentiment d'appartenance et d'engager un collectif vers des objectifs communs malgré les cultures administratives différentes et le fait que nous étions sur des sites distants les uns des autres.

Cette expertise en communication m'est précieuse aujourd'hui quand je suis amenée, au côté de la direction, à piloter des projets transversaux qui induisent de conduire des changements impactants en assurant l'adhésion de tous les acteurs.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

Fanny Rolland Simonnet : J'ai mis du temps à savoir parler avec fierté de ce que je faisais. Pour moi, on pouvait être fière d'être pilote de ligne, médecin ou écrivain, pas d'être « fonctionnaire ». J'ai donc longtemps rêvé de réussir à écrire un roman à succès, de vivre de ma plume et d'être invitée sur le plateau de La grande librairie ! J'ai réalisé avec l'expérience qu'il valait mieux faire de sa vie un rêve plutôt que de rêver sa vie. J'ai donc appris à aimer ce que je fais et à en être fière ! Si je mets bout à bout tous les textes, articles, publications et discours rédigés, j'ai finalement écrit l'équivalent de plusieurs livres depuis vingt ans !

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marquée dans votre carrière ?

Fanny Rolland Simonnet : Professeurs, écrivains, entrepreneurs, collègues, amis, j'ai toujours cherché des rôles-modèles pour tendre vers la meilleure version de moi-même. J'ai eu et j'ai la chance d'être entourée de femmes et d'hommes inspirants qui vivent leurs vies de façon intentionnelle.

J'ai aussi eu la chance d'avoir des N+ qui ont détecté avant moi ma capacité à prendre de l'ampleur en termes de responsabilité et de champs d'action.

J'ai une reconnaissance affectueuse pour Corinne Bacharach, attachée de presse aux Éditions Odile Jacob qui m'a appris les bases du métier.

Les femmes qui s'épanouissent entre une belle carrière et une famille nombreuse m'inspirent forcément puisque c'est une vie que j'ai choisie de mener ! Irène Mathoulin, aujourd'hui directrice de la communication de Grand Paris Sud, qui est aussi une amie précieuse par exemple, mais aussi l'ancienne porte-parole de la Gendarmerie nationale, la commandante Maddy Scheurer ou encore les colonelles de sapeurs-pompiers Cécile Macarez et Cécile Richard.

Quelle est votre citation préférée et pourquoi ?

Fanny Rolland Simonnet : « Avoir confiance en soi, ce n'est pas être sûr de soi. C'est trouver le courage d'affronter l'incertain au lieu de le fuir. Trouver dans le doute, tout contre lui, la force de s'élancer. » Au moment de ma prise de poste comme Cheffe de cabinet, qui s'est faite dans un contexte de changements importants, j'avais inscrit cette citation tirée d'un ouvrage du philosophe Charles Pépin sur mon tableau blanc !

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

Fanny Rolland Simonnet : Le premier est la reconnaissance de la spécialité et de l'expertise de la fonction de communicant public. J'ai vu et je constate encore une évolution très nette depuis le début de ma carrière. Aujourd'hui, nos exécutifs et nos dirigeants ont pris la mesure des enjeux et du fait que la communication est un puissant levier de management et de pilotage qui doit être doté de moyens et dont les fondamentaux doivent être maîtrisés par les cadres.

Un exemple significatif dans mon univers actuel : la communication institutionnelle a été introduite dans les parcours de formation des lieutenants de sapeurs-pompiers depuis deux ans et ses fondamentaux sont présents jusqu'à la formation des colonels, futurs dirigeants de nos services d'incendie et de secours.

Le second changement a pour origine un déménagement qui m'a « obligé » à effectuer une mobilité alors que j'étais dans une phase assez passive de ma carrière. Cette mobilité géographique m'a donné l'opportunité de faire l'expérience du détachement de la territoriale à l'État, de découvrir une nouvelle politique publique et de prendre un poste avec une belle dimension de management. La mobilité fonctionnelle et/ou géographique est toujours source de stimulation intellectuelle, de rencontres, de renouveau et d'élargissement des zones de confort dans lesquelles notre nature humaine a tendance à nous inciter à rester.

 

Propos recueillis par Hugues Perinel

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