Un plan pandémie grippale plus flexible pour tenir compte des leçons de 2009

Publié le 1 décembre 2011 à 0h00 - par

Vivement critiqué pour sa démesure et son manque de flexibilité lors de la grippe A (H1N1) de 2009, le plan national de prévention et de lutte pandémie grippale a subi une révision en profondeur, avec des mesures « plus graduées ».

« Nous avons cherché à tenir compte des enseignements de 2009 », a déclaré mercredi à l’AFP Claude Wachtel, chargé de mission au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui a piloté la révision en coordination avec le délégué interministériel à la lutte contre la grippe aviaire (DILGA) et le service d’information du gouvernement (SIG). Le plan d’action en vigueur en 2009, conçu à l’origine contre un risque de pandémie aviaire à très forte mortalité, avait essuyé nombre de critiques, notamment de la Cour des comptes et de commissions parlementaires.

Jean-Pierre Door (UMP), député, et Marie-Christine Blandin (Verts), sénatrice, avaient ainsi recommandé en février 2010 d’« élaborer un plan de lutte contre une pandémie modérée, complémentaire du plan actuel (celui de 2009, ndlr), trop rigide et conçu pour une situation extrême ». La Cour des comptes l’avait également jugé, en février, « incomplet et trop rigide », recommandant de mieux l’adapter à la gravité de la menace. Le plan 2011 « décrit la stratégie de réponse de l’Etat en privilégiant la flexibilité et l’adaptation aux caractéristiques de la pandémie », peut-on lire dans sa préface. « Il se veut un vrai outil d’aide à la décision », a indiqué M. Wachtel. « On s’est efforcé d’avoir des mesures plus graduées » pour offrir « la possibilité de mesures adaptées à des pandémies d’intensités différentes », a-t-il expliqué.

Quatre stades

Le plan français se démarque ainsi des phases pandémiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), définissant « dorénavant quatre stades » contre sept pour le plan 2009 (le niveau sept marquant la fin de la pandémie). Ces quatre stades correspondent « à quatre objectifs de conduite de crise pour l’application du plan français » : « freiner l’introduction du virus sur le territoire », « freiner la propagation du virus sur le territoire », « atténuer les effets de la vague épidémique » et « revenir à la situation antérieure ».

Le niveau d’alerte maximale de l’OMS avait été déclenché le 11 juin 2009, signifiant le début de la première pandémie de grippe du XXIe siècle. La France était alors restée en phase 5 d’alerte (dit pré-pandémique) de son plan national. La pandémie s’était cependant vite révélée beaucoup moins meurtrière qu’initialement redouté, entraînant rapidement une cascade de critiques sur la gestion de la crise par la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot, en particulier sur l’achat massif de vaccins au prix fort et le déficit de communication. Environ 350 décès avaient été comptabilisés en 2009

Le plan 2011 revient sur « l’incertitude » inhérente aux crises sanitaires, soulignant « qu’il faut donc accepter une forte part d’inconnu et apprendre à gérer la crise dans un contexte très incertain ». Il précise que « chaque mesure du plan doit s’accompagner d’un effort de communication adapté » et que les pouvoirs publics « se doivent d’être présents » sur internet et les réseaux sociaux, « mode majeur d’échange d’informations et de communication ».

Le document rappelle enfin que la pandémie de grippe est « un risque toujours présent ». « Rien ne permet, en effet, d’affirmer que la prochaine pandémie grippale aura le caractère modéré de celle de 2009 », met-il en garde.

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