Partie 3 - La prospective dans l’action sociale

3/2 - Quelques méthodes et outils

Quelques repères sont apportés sur trois principales méthodes et outils les plus couramment utilisés dans une démarche prospective. Utilisables dans des établissements sociaux et médico-sociaux, comme pour des CCAS ou des territoires, ces outils peuvent vous aider à construire un projet partagé sur un avenir choisi.

La prospective a commencé par être une méthode réservée à des experts, spécialistes dans tous les domaines et capables de penser l’avenir. Ces scientifiques et intellectuels étaient consultés pour donner leur opinion sur les chances d’aller ou non vers tel ou tel futur.

Les trois méthodes exposées ci-dessous font appel à une réaction intuitive des personnes à partir d’avenirs proposés.

Elles ont été choisies parce que nous pensons qu’elles sont parfaitement utilisables avec des professionnels du champ social et médico-social sous réserve d’un minimum de préparation et de présentation. Si la première est un peu plus complexe, les deux autres ont déjà été largement utilisées dans des expériences sur la prospective pour le développement social local ou pour analyser les besoins à dix ans de populations en matière gérontologique ou d’animation.

La méthode Delphi

Utilisée à partir des années 1960, la méthode Delphi est sans doute la plus connue. Connotée à la célèbre ville de Delphes en Grèce où les habitants venaient questionner les oracles, elle repose sur l’interpellation itérative d’experts, choisis en fonction de leurs compétences dans le domaine pour les interroger sur des possibilités d’avenir.

La base du principe est la force du collectif par rapport à la position individuelle tout en essayant de rechercher un consensus.

Exemple

En 2020, le nombre de bénéficiaires du RMI sera en hausse de combien de pourcentage, selon vous ? (Cet exemple n’est pas un exercice réel ; il est seulement construit pour la démonstration.)

Pour 60 experts, consultés dans une première interrogation, la médiane se situe à 30 % (50 % des experts pensent que cela sera moins de 30 % de hausse et 50 % plus de 30 % de hausse) et l’intervalle entre le premier quartile et le troisième quartile entre 25 et 34 %. Après cette première étape, il est demandé aux experts ayant répondu hors de cet écart compris entre 25 et 34 % d’expliciter leur avis et de nuancer leurs propositions (les résultats du premier questionnaire leur sont communiqués). Le traitement des résultats du second questionnaire montre en général une réduction des écarts.

Ainsi, au fur et à mesure, on arrive à identifier un espace du possible plus restreint pour lequel les experts semblent converger. L’utilisation...

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