Famille : les attentes des mères d’Europe

Publié le 9 mai 2011 à 0h00 - par

Selon la délégation européenne du Mouvement mondial des mères (MMM Europe), la grande majorité des mères souhaite, « à la fois, être active sur le marché de l’emploi et avoir du temps pour leurs enfants, surtout quand ils sont en âge préscolaire ».

Organisation non gouvernementale (ONG) basée à Bruxelles, la délégation européenne du Mouvement mondial des mères (MMM Europe) a présenté, début mai, les résultats de « L’enquête des mères en Europe » 2011. À partir des réponses de plus de 11 000 mères de 16 pays européens, celle-ci décrit « leurs priorités, leurs difficultés et les recommandations qu’elles font aux décideurs politiques, à propos de leur bien-être et celui de leur famille ». De cette vaste enquête, intitulée « Ce que les mères d’Europe veulent », trois conclusions émergent.

Les mères veulent parler en leur nom propre

Représentant plus des trois quarts (76 %) des femmes âgées de plus de 18 ans en Europe, les mères sont rarement reconnues par leur gouvernement comme interlocutrices distinctes, avec une fonction et une identité particulières, rapporte l’enquête. « Plus rarement encore ont-elles l’occasion de parler de leurs priorités concernant des sujets politiques essentiels, qui ont un impact direct sur elles et sur leur famille ».

L’enquête du MMM Europe a donné aux mères européennes l’occasion de s’exprimer. « Elles ont répondu par milliers et leurs voix résonnent tout au long du rapport, se félicite l’ONG. La richesse de leurs messages invite à la réflexion et doit être perçue à travers l’Europe ». MMM Europe demande donc, « aux politiciens européens, d’ouvrir des axes de dialogue avec les mères et, aux gouvernements, de prendre en compte les opinions des mères en créant des politiques sociales bénéfiques aux parents, aux enfants et à la société en général ».

 

Du temps, du choix et de la reconnaissance

À la lecture de l’enquête, une cohésion de points de vue se dégage sur trois sujets majeurs, constate l’ONG européenne.

Le Temps

Les mères ayant répondu à l’enquête demandent que leurs gouvernements respectifs prennent « des mesures qui les aident à mieux contrôler et à améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale ».

– En accordant la priorité au temps consacré à leurs enfants (notamment ceux encore à la maison) ;

– En proposant des solutions de garde plus souples, y compris les garderies d’entreprises sur les lieux de travail ;

– En offrant une plus grande flexibilité dans les horaires de travail, s’accordant davantage aux horaires scolaires et aux périodes de vacances ;

– En mettant en avant les entreprises favorables aux familles ou « family friendly » ;

– En augmentant la durée du congé de maternité et du congé parental.
 

Le choix

Les mères interrogées revendiquent « davantage de reconnaissance officielle des parents au foyer pour prendre soin de leurs enfants, à temps plein ou à temps partiel. Ils souhaiteraient plus de soutien et des options économiquement réalisables, y compris le choix entre les solutions de garde externe ou familiale », explique MMM Europe.
 

La reconnaissance

Les femmes ayant participé à l’enquête réclament « la reconnaissance de l’importance du travail d’accompagnement effectué par la famille et des rôles de mère et de père ». Elles demandent que les familles soient reconnues comme « ressources majeures pour la société tout entière et comme sources de cohésion sociale ». « En élevant leurs enfants, les mères et les pères préparent le futur de nos sociétés », plaide l’ONG européenne.
 

Réconcilier la mère au travail et la mère au foyer

Pour MMM Europe, l’opposition entre « mère au foyer » et « mère qui a un travail rémunéré » « semble dépassée ». En effet, la grande majorité des mères souhaite, « à la fois, être active sur le marché de l’emploi et avoir du temps pour leurs enfants, surtout quand ils sont en âge préscolaire ».

La préférence des mères dans leur emploi du temps est liée à l’âge de leurs enfants, note l’enquête. Ainsi, quand les enfants sont en âge préscolaire, la grande majorité des mères préfère s’en occuper à temps plein. Quand les enfants sont en âge scolaire (6 à 18 ans), les mères privilégient le travail à temps partiel. Enfin, quand ils ont plus de 18 ans, elles souhaitent travailler à plein temps. Le nombre d’enfants est un facteur important dans l’emploi du temps des mères. Le seuil serait de 2 à 3 enfants.

Autre constat : à travers toute l’Europe, les mères reconnaissent les mêmes priorités quant au bien-être de leur famille. De fait, elles mettent l’accent sur « des relations saines (sans violence) et sur la nécessité d’avoir du temps pour répondre aux besoins de leur famille ». Parallèlement, les mères expriment « une frustration de ne pas être reconnues par la société comme un groupe spécifique, distinct des femmes en général, avec des responsabilités et besoins différents ». Enfin, l’enquête révèle que les mères se voient comme « d’importants agents de cohésion sociale ».