L’alimentation scolaire

Publié le 9 août 2011 à 0h00 - par

Dans une étude mondiale intitulée « Repenser l’alimentation scolaire – Filets de protection sociale, développement de l’enfant et secteur de l’éducation », le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) et la Banque mondiale mettent en évidence l’importance de l’alimentation à l’école. Ils cherchent à faire prendre conscience de l’impact de programmes alimentaires efficaces sur la population, au-delà du strict enjeu de santé publique.

Le contexte

Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) soutient des programmes d’alimentation scolaire dans 70 pays, ce qui concerne 20 millions d’enfants chaque année. Concrètement, cela consiste à prendre en charge la gestion de l’approvisionnement et de la logistique. Ainsi, près de 535 000 tonnes de nourriture sont distribuées, pour un coût total d’environ 357 millions de dollars américains (soit 247 millions d’euros).

En 2007, la répartition géographique des régions du monde concernées s’établissait ainsi :

  • 51,8 % en Afrique subsaharienne,
  • 35,8 % en Asie du Sud et du Sud-Est,
  • 16,7 % en Afrique occidentale,
  • 8,7 % en Amérique latine,
  • 3,4 % au Moyen-Orient et Asie centrale.

L’ambition du PAM et de la Banque mondiale

Actuellement, le défi ne serait pas tant d’inciter les pays à nourrir les enfants à l’école – au vu des données en leur possession, cela se ferait tant bien que mal – mais bien de savoir « de quelle manière ils le font et dans quel but ».

Le PAM et la Banque mondiale ont pour ambition, à travers l’étude réalisée, de mettre en exergue les retombées multiples générées par un programme d’alimentation pensé et réfléchi. Ce dernier consiste à aider les familles via « un transfert explicite ou implicite aux ménages de la valeur des aliments distribués ». Cela peut représenter près de 10 % des dépenses du ménage bénéficiaire, voire davantage selon les cas.

Les avantages sur le plan éducatif

Ils sont multiples et revêtent plusieurs aspects en fonction des pays et des choix qui y sont faits. Les auteurs de l’étude ont pu remarquer, notamment, que « ces programmes accordent souvent une place importante à l’égalité des sexes, en particulier lorsqu’ils ciblent l’éducation des filles ». À titre d’exemple, au Pakistan, la scolarisation globale des filles dans les écoles concernées par cette aide a bondi de 135 % entre 1998-1999 et 2003-2004. En comparaison, sur la même période, et dans les écoles témoins n’ayant pas participé à ce programme alimentaire, on observe une hausse de seulement 29 %. Sur le plan purement scolaire, on peut noter une meilleure participation aux activités proposées à l’école, des améliorations du développement cognitif et de meilleurs résultats des élèves.

Ainsi le PAM et la Banque mondiale n’hésitent pas à proposer que le programme alimentaire soit confié au « secteur de l’éducation » pour le contrôle et la mise en œuvre. Pour cela, ils précisent que, dans les pays où cela fonctionne ainsi, cela nécessite « des moyens suffisants aux échelons infranationaux ».

Quels sont les différents vecteurs de distribution et leur intérêt respectif ?

Il s’agit de :

  • la distribution de rations à emporter (coût moyen de 50 dollars/enfant/an) : cela « peut constituer un filet de protection » et permettrait d’améliorer la participation et d’augmenter les acquis scolaires.
  • la fourniture de repas à l’école (coût moyen de 40 dollars/enfant/an) : cela aurait un impact plus direct et plus fort sur les acquis scolaires. L’étude précise d’ailleurs que cela est d’autant plus vrai dès lors que les repas « sont enrichis ou combinés à des traitements de déparasitage ».
  • la distribution à l’école de collations et de biscuits (coût moyen de 13 dollars/enfant/an) : cela représenterait une charge financière moindre, certes, mais perdrait en efficacité sur le plan « du transfert et de l’incitation ».

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