Portraits d'acteurs

François Chambon, directeur de l'Académie du renseignement

François Chambon

Directeur de l’Académie du renseignement

« En dépit d’un contexte qui ne valorise pas souvent le métier de fonctionnaire, le rêve modeste et fou de transmettre l’envie à des femmes et à des hommes d’entrer dans la fonction publique et à celles et à ceux qui y sont de les aider à ne pas douter de leur choix. »

Quelles sont vos fonctions actuelles ?

François Chambon : Depuis mars 2017, je suis directeur de l'Académie du renseignement.

Quelles ont été les grandes étapes de votre parcours professionnel ?

François Chambon : Une scolarité à l’institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, des études d’histoire à la Sorbonne, l’entrée au ministère de l'Économie et des Finances par le concours direct d’attaché d’administration puis l’entrée à l’École nationale d’administration (1993). Un premier poste d’administrateur civil au bureau des élections et des études politiques du ministère de l’intérieur puis la Cour des comptes en qualité de chef du service de la communication et rapporteur à la 7e chambre. Un retour au ministère de l'Intérieur comme directeur de cabinet du directeur général des collectivités locales avant une nomination comme directeur de projet, responsable d’un programme national d’administration électronique (ACTES) tendant à moderniser le contrôle de légalité et comme référent de la RGPP pour les chantiers intéressant la DGCL. En mars 2009, nommé directeur de l'Institut régional d’administration de Metz puis, en mars 2017, à la direction de l'Académie du renseignement.

Citez le projet qui vous a le plus marqué et dont vous êtes le plus fier ?

François Chambon : Avoir accompagné dans leur formation initiale plus de 900 cadres d’administration générale qui ont depuis essaimé dans l’ensemble des administrations de l’État.

Avez-vous un rêve que vous souhaiteriez concrétiser ?

François Chambon : En dépit d’un contexte qui ne valorise pas souvent le métier de fonctionnaire, le « rêve modeste et fou » de transmettre l’envie à des femmes et à des hommes d’entrer dans la fonction publique et à celles et à ceux qui y sont de les aider à ne pas douter de leur choix. C’est une des raisons qui m’a conduit à publier un dialogue sur l’intérêt général avec le philosophe Martin Steffens intitulé « Le fonctionnaire et le philosophe ».

Comment décririez-vous votre engagement personnel en tant qu’acteur public ?

François Chambon : Mon engagement a consisté, à toutes les étapes de mon parcours, de dédier du temps à la réflexion sur l’évolution du management public et à toujours essayer de garder une activité de formation à la recherche d’un face à face pédagogique. Grâce notamment à de nombreuses conférences sur la déontologie administrative et les valeurs de la fonction publique - qui demeure un de mes sujets de prédilection - j’ai pu ainsi aller à la rencontre d’une pluralité d’acteurs publics de toutes catégories et sur la plupart des territoires de la République.

Quelles sont les qualités essentielles inhérentes à vos fonctions ?

François Chambon : L'apprentissage toujours renouvelé des expertises en relation avec mes différentes affectations. Et puis, face à chaque situation, chaque dossier, chaque public savoir se laisser étonner, se donner le temps d’imaginer pour innover sans perdre le sens des réalités pour pouvoir finalement décider et agir. En d’autres termes, ne pas oublier de se poser toujours au moins quatre questions : Quoi ? Pour qui ? Pourquoi ? Et comment ?

Quelles sont les rencontres qui vous ont le plus marqué dans votre carrière ?

François Chambon : Certains de mes professeurs aixois ou en Sorbonne ont été probablement les premières rencontres marquantes de mon parcours : le philosophe politique Jean-François Mattéi, le juriste Jacques Bourdon, les historiens Jean-Louis Mestre, Robert Fossier, René Girault… De tous les ministres entrevus, la figure de Pierre Bérégovoy demeure pour moi présente. Et puis, bien sûr, quelques grands « patrons » dont j’ai tenté de retenir les leçons : les préfets Jean Aribaud, Chantal Jourdan ; le président François Logerot ; l’ancien chef de l’IGA Pierre Duffé ; les inspecteurs des Finances Martine Marigeaud, Jean-François Verdier ; le conseiller d'État Christian Vigouroux, mon « maître » en déontologie...

Quels sont les deux changements les plus importants qui ont impacté votre carrière ?

François Chambon : Mon entrée à l’ENA et, quatorze ans après, ma nomination comme directeur d’une école de service public, l’IRA de Metz.

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