Le salaire des enseignants a augmenté en 2023

Publié le 3 septembre 2025 à 9h10 - par

Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient de publier une étude sur l’évolution du salaire des enseignants titulaires et assimilés titulaires entre 2022 et 2023.

Le salaire des enseignants a augmenté en 2023
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Combien gagne réellement un enseignant ? Pour répondre à cette épineuse question, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a récemment publié une note d’information (n° 25-48 – août 2025) sur l’évolution du salaire des enseignants titulaires et assimilés titulaires entre 2022 et 2023, qui met en évidence les écarts de rémunérations liés au rythme de travail (temps complet/temps partiel ou incomplet).

Un salaire net de près de 3 000 euros

En 2023, qu’il soit à temps complet, partiel ou incomplet, un enseignant rémunéré par le ministère chargé de l’Éducation nationale percevait un salaire net mensuel moyen de 2 920 euros. À savoir :

  • 3 010 euros pour un enseignant à temps complet (89 % d’entre eux) ;
  • 2 190 euros pour un enseignant à temps partiel ou incomplet.

Les primes et indemnités, qui représentaient en moyenne, en 2023, 13 % du salaire brut d’un enseignant du premier degré et 18 % de celui d’un enseignant du second degré, expliquent également les écarts de salaires entre enseignants, précise l’auteure de l’étude.

Moins souvent à temps partiel, les professeurs agrégés et de chaire supérieure percevaient les salaires nets moyens les plus élevés : en moyenne 3 930 euros par mois. Ce constat reste vrai sur la population des enseignants à temps complet, poursuit la DEPP. En effet, ils bénéficient, à la fois, des grilles de rémunération les plus avantageuses et d’obligations réglementaires de service facilitant l’exercice d’heures supplémentaires. Résultat, les 10 % les mieux rémunérés gagnent plus de 5 090 euros par mois, soit 1,5 fois plus que les 10 % de professeurs des écoles les mieux rémunérés. À l’opposé, les 10 % les moins rémunérés gagnent moins de 2 790 euros par mois, alors que la moitié des professeurs des écoles gagnent moins de 2 610 euros. « Outre leur plus grande propension à être à temps partiel ou incomplet ou sur des quotités plus faibles, les professeurs des écoles perçoivent moins fréquemment des compléments de rémunération, notamment de primes pour heures supplémentaires », ajoute l’auteur de l’étude.

Le salaire net des enseignants présents en 2022 et 2023 a augmenté

En 2023, le salaire net moyen des enseignants a progressé de 5,3 % en euros courants, soit une augmentation plus forte qu’en 2022 (+ 3,7 %). Compte tenu de l’inflation, l’évolution du salaire net moyen est devenue positive en euros constants : + 0,4 %, après – 1,4 % en 2022. Quand la DEPP restreint l’analyse aux enseignants présents en 2022 et 2023, l’augmentation se révèle plus importante (+ 1,6 % contre + 0,4 % en 2022), « le renouvellement des enseignants tirant à la baisse l’évolution globale. »
Parmi les enseignants rémunérés en 2023 par l’Éducation nationale, 96 % l’étaient déjà en 2022. Le salaire net moyen de ces enseignants « présents-présents » (2 940 euros) a augmenté de 6,5 % en euros courants. Il a progressé de 1,6 % en euros constants par rapport à 2022, compte tenu de l’inflation Cette augmentation moyenne du salaire net des enseignants « présents-présents » a été portée par des revalorisations salariales des enseignants, à la fois sur le plan indiciaire et sur le plan indemnitaire, explique l’auteure de l’étude. En effet, l’année 2023, comme la précédente, se caractérise par le relèvement du point d’indice (+ 1,5 % au 1er juillet 2023, après + 3,5 % au 1er juillet 2022). En plus d’avoir une incidence sur le traitement indiciaire brut, ce dégel entraîne une augmentation du taux de rémunération des heures supplémentaires effectives (HSE) pour l’ensemble des enseignants et du taux de rémunération des heures supplémentaires à l’année (HSA) pour les enseignants du second degré, pointe la DEPP. L’année 2023 a aussi été marquée par la revalorisation de diverses indemnités.

Des évolutions individuelles de salaire contrastées

Entre 2022 et 2023, parmi l’ensemble des enseignants, 86 % ont vu leur salaire net augmenter en euros courants, 5 % l’ont vu stagner et 9 % diminuer. « En cas d’inflation, en plus des enseignants dont le salaire net baisse en euros courants, ceux qui connaissent une stabilité ou une hausse de salaire inférieure à l’inflation connaissent également une baisse de salaire en euros constants », précise la note d’information. Ainsi, parmi l’ensemble des enseignants, plus de la moitié ont connu une hausse de leur salaire net en euros constants, 17 % ont vu leur salaire stagner et 30 % leur salaire diminuer.
L’augmentation du salaire net en euros constants a été plus fréquente pour les professeurs des écoles (55 %). En particulier, 45 % d’entre eux ont enregistré une hausse comprise entre 1 % et 10 %, contre 41 % pour les professeurs certifiés et PLP. Les enseignants du second degré ont plus fréquemment connu une baisse supérieure à 1 % de leur salaire : environ un tiers des professeurs certifiés et PLP contre un quart des professeurs des écoles. Dans le second degré, la part de salaire attribuée à la perception de compléments de rémunération pour heures supplémentaires et d’indemnités de fonction est plus importante, impliquant de plus grands contrastes dans les évolutions individuelles de salaire, indépendamment de la hausse de leur taux, observe la DEPP.
Ces évolutions du salaire reposent sur des changements de situations individuelles, que l’auteure de l’étude classe en trois grands ensembles : ceux relevant de l’avancement, du rythme du travail (recours ou non au temps partiel, exercice à temps incomplet) et des situations propres à chacun. Les évolutions de situations propres à chacun peuvent concerner un changement de poste ou de fonction (une prise de direction d’école ou une mutation en éducation prioritaire), qui affecte la perception de primes. Elles peuvent également résulter d’une modification du nombre d’heures supplémentaires effectuées, d’une adhésion au Pacte enseignant, d’une évolution du foyer familial modifiant le supplément familial de traitement ou encore d’un déménagement occasionnant une perception différente de l’indemnité de résidence (ou de cherté de la vie dans les DROM). « Ces changements ont des effets plus ou moins importants sur l’évolution du salaire, à la hausse comme à la baisse », conclut la DEPP.