Les cinq syndicats de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) à savoir la CGT, FO, la CFTC, la CFDT et l’UNSA préparent un préavis de grève intersyndical, à partir du 5 septembre, afin de dénoncer « une dégradation sans précédent des conditions de travail dans les hôpitaux de l’AP-HP » et « le plan Bayrou ». Ils ont également décidé de répondre à l’appel à la mobilisation générale du 10 septembre, initié par le mouvement citoyen « Les Essentiels », et encouragent les soignants ainsi que le personnel à participer à cette journée d’action « Bloquons tout le 10 septembre ». Une façon de montrer leur opposition au plan d’économies de 44 milliards d’euros, dont 5 milliards pour les hôpitaux publics, annoncé par François Bayrou en juillet dernier, qui avait précisé « qu’une plus grande efficacité sera demandée à l’hôpital ».
Plusieurs mesures critiquées par l’AP-HP
Les représentants syndicaux de l’AP-HP considèrent le plan de Bayrou comme « une attaque frontale contre le système de santé ». Parmi les mesures les plus critiquées :
- le doublement des franchises médicales, qui devraient passer de 50 à 100 euros par an et par assuré ;
- les nouvelles participations forfaitaires sur les consultations, les examens radiologiques et les analyses biologiques ;
- l’arrêt du remboursement intégral et la sortie du dispositif Affections de longue durée (ALD) pour certaines situations, notamment les rémissions de cancers.
Les syndicats de l’AP-HP dénoncent aussi la volonté de supprimer deux jours fériés, alors « qu’on nous doit déjà plus de deux millions d’heures non payées », a fait savoir Nathalie Marchand, secrétaire générale de la CGT de l’AP-HP, rappelant que le personnel ne prend pas tous ses jours de repos.
Pour une loi de programmation
De son côté, la Fédération hospitalière de France (FHF), qui a tenu sa conférence de rentrée le 2 septembre, a, elle aussi, exprimé « sa vive inquiétude » face aux annonces d’économies envisagées par l’exécutif. « Une telle logique budgétaire, court-termiste et dangereuse pour l’avenir de l’hôpital public, doit être remplacée par de véritables choix de réorganisation de l’offre de soins dans les territoires, construits en concertation, pour améliorer durablement l’efficience du système. »
La FHF réclame une loi de programmation en santé
La FHF plaide pour la mise en œuvre rapide d’une loi de programmation en santé, qui constituerait « le cadre indispensable pour planifier et accompagner ces évolutions, en donnant aux acteurs hospitaliers la visibilité et les moyens nécessaires pour relever les défis à venir ». Alors que le gouvernement actuel table sur un Objectif national des dépenses d’Assurance maladie (ONDAM) pour 2026 de + 1,8 %, la FHF réclame un ONDAM à + 3 %, dont 2,5 % pour répondre aux évolutions des dépenses de santé (contre 2,9 % en 2025) et 0,5 % pour assurer le financement intégral de l’augmentation des taux de cotisation retraite (CNRACL).
Le vote de confiance du gouvernement de François Bayrou, prévu le 8 septembre, apportera des premiers éléments de réponse quant aux arbitrages budgétaires de 2026.
Laure Martin
