Municipales : six maires sur dix, partants pour un nouveau mandat en 2026

Publié le 17 novembre 2025 à 10h15 - par

En partenariat avec l’AMF, le Cevipof/Sciences Po a enquêté sur l’état d’esprit des maires, quatre mois avant les prochaines élections municipales 2026. Bilan : 58 % pensent se représenter, notamment les plus jeunes et ceux qui sont satisfaits de leur vie actuelle.

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Alors que se tient cette semaine le 107e congrès des maires de France, l’AMF et le Cevipof/Sciences Po dévoilent une enquête* sur l’état d’esprit des maires, à quatre mois des élections municipales de mars 2026, dans le cadre de l’Observatoire de la démocratie de proximité. Après un mandat 2020-2026 difficile (crise sanitaire, inflation, guerre en Ukraine, instabilité politique nationale…), près de six maires sur dix (58 %) envisagent de se représenter. C’est davantage qu’en 2019, même si de nombreux maires « sortent du mandat fatigués et avec le sentiment d’un travail empêché, constatent les auteurs de l’étude, Martial Foucault, professeur des universités à Sciences Po et Pierre-Henri Bono, chercheur au Cevipof, qui précisent : malgré un goût d’inachevé, les maires repartent au combat ».

Plus les maires sont âgés, moins ils souhaitent briguer un nouveau mandat. Idem lorsqu’ils ont en quelque sorte usé la fonction : en effet, au-delà de trois mandats successifs, seuls 38 % prévoient de se représenter. Les trois quarts des maires de moins de 35 ans sont partants, contre 30 % seulement des plus de 75 ans. Mais, dans la tranche 66-75 ans, un maire sur deux est encore candidat. Il semble que c’est l’âge de la retraite – 65 ans – qui constitue le point de bascule d’une charge considérée comme aussi éprouvante physiquement que moralement.

Les autres caractéristiques sociodémographiques (statut professionnel, niveau d’études, composition du foyer…) pèsent peu dans la décision de l’élu sortant, à l’inverse de la satisfaction personnelle qui a son importance. Ainsi, 63 % des maires satisfaits de la vie qu’ils mènent se représenteront, contre 23 % de ceux qui ne le sont pas. Cela s’explique, car les exigences de la vie politique municipale ne sont pas sans conséquences sur les équilibres familiaux. Du reste, huit maires sur dix qui pensent arrêter invoquent, en premier lieu, la volonté de reprendre la main sur leur vie personnelle et familiale.

Autre critère : la taille de la commune. Les trois quarts des maires des villes de  9 000 à 30 000 habitants rempilent, alors que c’est le cas pour seulement plus de la moitié (56 %) des maires de communes inférieures à 1 000 habitants. Le climat du conseil municipal influence également la décision ; lorsque les séances sont « très pacifiques », 62 % acceptent de se représenter, alors qu’ils ne sont que 46 % lorsqu’ils jugent les conseils municipaux « agressifs ». Toutefois, seuls 8 % des maires décrivent des séances agressives et, sept fois sur dix, les votes aboutissent à des décisions unanimes

Mode de scrutin

Les élus qui se représentent sont principalement motivés par la poursuite des projets engagés (79 %), l’intérêt général (78 %) et la volonté de lancer de nouveaux projets (60 %). Signalons aussi que 16 % sont encore indécis et 26 % ne se représentent pas.

Cette campagne électorale sera particulière, notamment dans les petites communes où le changement de mode de scrutin bouscule les habitudes. Les communes de moins de 1 000 habitants appliqueront désormais un scrutin de liste paritaire identique aux autres strates de population. Si la moitié (52 %) des maires interrogés estiment que c’est une mauvaise décision (en particulier car constituer une liste est difficile), 37 % considèrent qu’elle est bonne et 11 % se déclarent sans avis. Quant aux maires des communes de moins de 500 habitants, 68 % rejettent ce nouveau mode de scrutin.

Alors que le moral des maires était au plus bas en 2022, en milieu de mandat, il remonte à l’approche des élections, comme en 2019. Mais, l’étude souligne que, s’ils font un bilan plutôt positif de leur action, les perspectives les inquiètent. Sur une échelle de 0 à 10, ils attribuent en moyenne 6,3 au bilan des cinq dernières années de leur commune, contre 4,8 lorsqu’ils se projettent sur les cinq ans à venir.

Martine Courgnaud – Del Ry

* Enquête en ligne de 65 questions, réalisée du 1er au 29 octobre 2025 auprès de 33 345 maires dont 11 % ont répondu (soit 3 774 réponses complètes). L’échantillon a été redressé pour être représentatif.

 

Violences aux élus

En 2025, 65 % des maires déclarent avoir subi des incivilités, 36 % des injures, 28 % des menaces ou attaques en ligne, et 8 % des violences physiques, souvent avec des répercussions sur leurs proches (12 %).


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