Municipales 2026 : le maire, plébiscité par ses électeurs, selon une enquête AMF/Cevipof

Publié le 4 juillet 2025 à 10h00 - par

Les Français ont toujours une grande confiance dans leur maire et aimeraient qu’il se représente. Même si, à l’échelon local, la couleur politique est importante surtout dans les grandes communes, ce critère de choix du candidat tend à augmenter.

Le maire, plébiscité par ses électeurs, selon une enquête AMF/Cevipof
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À moins d’un an des élections municipales, et alors que seulement 42 % des maires sortants souhaitent rempiler, près de 6 Français sur 10 souhaiteraient que leur maire se représente et qu’il soit réélu, selon l’enquête* réalisée par l’Association des Maires de France (AMF) et le Cevipof, dans le cadre de l’Observatoire de la démocratie de proximité, présentée le 2 juillet. En effet, près de 3 personnes sur 4 (73 %) se déclarent satisfaites de l’action de leur municipalité – une proportion équivalente à celle de 2019 – mais elles sont seulement 6 sur 10 dans les très grandes villes où les enjeux politiques sont plus importants. Les citoyens des communes de moins de 10 000 habitants jugent très favorablement l’action du maire, soit parce qu’il a conduit des réalisations importantes pour la commune depuis 2020 (« maire bâtisseur »), soit parce qu’il a des projets d’avenir (« maire visionnaire »). Quant à la gestion financière de la commune, près des trois quarts des citoyens (73 %) estiment qu’elle est saine, un pourcentage en baisse de 7 points en six ans.

La confiance n’a pas varié lors de la dernière décennie (70 %), en dépit des crises que le maire a eu à subir et à gérer. Confiance qui repose sur l’honnêteté (61 %) et la capacité à tenir ses engagements (50 %). « La demande de probité, d’exemplarité et d’éthique dans la fonction est non seulement perçue comme la condition sine qua non de la confiance mais elle s’impose pour l’ensemble des maires quelle que soit la taille de la juridiction », souligne Martial Foucault, professeur des universités à Sciences Po et chercheur au Cevipof.

Ainsi, alors que dans les villes de plus de 100 000 habitants l’étiquette politique est un critère important pour choisir l’équipe municipale (74 %), elle ne représente que 70 % dans les communes entre 10 000 et 30 000 habitants. Quant aux communes de moins de 10 000 habitants, elles sont moins sensibles à la couleur politique des candidats. « On a ici une confirmation du glissement du phénomène de polarisation partisane observée au plan national vers l’échelon local dans des communes où la politisation de l’enjeu municipal domine », précise Martial Foucault. Globalement, l’argument politique progresse toutefois, passant de 53 % en 2019 à 61 % aujourd’hui.

La sécurité avant tout

Les autres critères de choix ont peu varié : le programme (84 %), le bilan de l’équipe sortante (79 %), la personnalité du maire (79 %) et le renouvellement des élus. Les citoyens souhaitent que le maire défende les intérêts de ses habitants auprès des autres acteurs locaux ou de l’État (87 %), qu’il mette en œuvre le programme pour lequel il a été élu (85 %), qu’il rende publique et assure la transparence des débats avant toute prise de décision (83 %). Il devrait aussi « créer un consensus dans la population » avant de prendre une décision (74 %) et assumer un rôle de médiateur lors de conflits locaux (69 %, soit 7 points de plus qu’en 2019).

Pour 2026, les Français attendent essentiellement des actions visant à renforcer la sécurité (43 %), beaucoup plus qu’en 2019 (34 %), en particulier dans les communes de plus de 10 000 habitants où elle est citée en premier lieu. À rapprocher des 87 % de personnes inquiètes de la montée de la violence dans la société, toutes tailles de communes confondues (cf. encadré). En revanche, la transition écologique (38 % contre 47 %), le maintien des services de proximité (38 % contre 42 %) et l’attractivité économique (28 % contre 39 %) sont des préoccupations en baisse. Même si, dans les petites communes, la préservation de l’environnement s’impose comme le premier enjeu pour le prochain maire avec, dans une moindre mesure, le maintien des services de proximité.

Martine Courgnaud – Del Ry

* Enquête menée du 16 au 23 juin 2025 sur un échantillon représentatif de 8 000 personnes

La perception d’une augmentation de la violence suit la taille de la commune : de 7 % dans les communes de moins de 1 000 habitants, elle passe à 33 % dans celles de plus de 100 000 habitants.


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