Depuis la première diffusion publique d’un indicateur en 2006 (ICALIN en l’occurrence), la liste des indicateurs de qualité et de sécurité des soins s’est étoffée et les exigences se sont intensifiées, les secteurs concernés ont été élargis, la diffusion s’est quant à elle éclaircie : le tout formant un ensemble en constante évolution. 2012 est ainsi une « année charnière », a déclaré Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins, lors d’une conférence de presse ce 26 novembre qui a lancé la semaine de la sécurité des patients et présenté les résultats de 16 indicateurs (données 2011, lire encadré plus bas). C’est en effet un tableau de bord des infections nosocomiales 2e génération qui a été présenté. Si les indicateurs de deuxième génération ne permettent plus la comparaison avec les données précédentes, globalement les résultats sont jugés « satisfaisants », assure Jean-Luc Harousseau, président du collège de la Haute autorité de santé (HAS), avant d’ajouter que des marges existent encore.
Nouveautés 2013
Parmi les évolutions à venir : une adaptation du rythme de recueil. À partir de 2013, les recueils d’indicateurs transversaux et de pratiques cliniques pilotés par la HAS seront alternés tous les deux ans : les indicateurs de pratique clinique à partir de 2013 et les indicateurs transversaux à partir de 2014, a rappelé Jean-Luc Harousseau.
Concernant les indicateurs portant sur les infections nosocomiales, la réflexion est en cours pour la version 3 du tableau de bord après 2014, informe la DGOS dans son dossier de presse. Et d’annoncer de nouveaux indicateurs opposables en 2013 concernant la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et la prévention des hémorragies du post-partum en obstétrique. Une version 2 de l’indicateur sur le bon usage des antibiotiques (ICATB2) sera quant à elle testée sur les activités 2013 pour une diffusion publique en 2014.
Soutien à la recherche
Des évolutions, il y en aura assurément encore dans les années à venir. En Allemagne, il y a une centaine d’indicateurs, a rappelé Jean-Luc Harousseau. Il reste donc de la marge en France. C’est pourquoi, la DGOS lancera un appel à projets pour financer des travaux de recherche sur le développement de nouveaux indicateurs pour les années 2013 à 2016, à l’instar des projets CLARTE et COMPAQ-HPST.
Les thèmes prioritaires envisagés sont d’ores et déjà annoncés par la DGOS :
- prendre en compte l’expérience et la satisfaction du patient,
- améliorer le parcours de soins (dont l’expérience patient, les défauts de coordination, le développement des Prevention quality indicators [PQI] qui évaluent les admissions hospitalières pour décompensation de maladie chronique suivie en ambulatoire – asthme, BPCO, diabète, IC, HTA –, les délais d’accessibilité aux services de soins),
- évaluer la qualité en psychiatrie,
- renforcer la sécurité des patients avec l’évaluation et la sécurisation des risques liés au médicament, des indicateurs de sécurité des patients dont les taux de ré-hospitalisation, complications, infections nosocomiales, risque péri-opératoire,
- ou encore améliorer le management des ressources humaines.
Et de préciser que des travaux sont en cours au niveau de la HAS pour rendre plus lisible encore l’ensemble de ces données institutionnelles, y compris les résultats de certification. Un outil interactif de « datavisualisation » dont la conception est en cours prendra dès lors le relais du site Platines au premier semestre 2013, a annoncé Jean-Luc Harousseau.
Pia Hémery
Les indicateurs et leurs résultatsLes sept indicateurs du tableau de bord des infections nosocomiales coordonnés par le ministère de la Santé sont :
Le score agrégé affiche 81 % des 2 790 établissements répondants en classe A et B (11 établissements sont non répondants), ICALIN 2 à 68 %, ICSHA2 à 75 %, ICA-LISO à 71 %, ICATB à 89 %, ICA-BMR à 57 % et SARM à 43 %. Neuf indicateurs de qualité et de sécurité de la prise en charge du patient sont coordonnés par la HAS pour les secteurs Médecine-chirurgie-obstétrique (MCO), Soins de suite et de réadaptation (SSR), psychiatrie et Hospitalisation à domicile (HAD) :
Tous ces indicateurs sont en progression mais de manière variable selon les indicateurs et selon les secteurs. Par exemple, le délai d’envoi des courriers de fin d’hospitalisation en MCO passe de 40 à 48 %, de 67 à 75 % en SSR et de 37 à 47 % en psychiatrie. P.H. |
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