Sécheresse : 53 départements anticipés à risque cet été

Publié le 18 mai 2020 à 6h56 - par

Plus de la moitié des départements français sont exposés à des degrés divers à un risque de sécheresse estivale, selon une prévision rendue publique jeudi 14 mai 2020 par le ministère de la Transition écologique et solidaire, qui veut ainsi améliorer l’anticipation à ce phénomène.

Sécheresse : 53 départements anticipés à risque cet été

Pour tout comprendre

Le ministère a présenté à l’occasion d’une réunion du Comité national de l’eau une  carte, basée sur différentes données (Météo France, surveillance des nappes phréatiques par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières – BRGM -, débits fluviaux, barrages gérés par EDF, etc.) qui classe 53 départements, principalement dans la moitié est et le centre du pays, en risque de sécheresse entre mai et septembre 2020.

Risque « très probable » pour 11 départements (Grand Massif-central, Haute-Saône et Haut-Rhin), « probable » pour 24  autres et « possible » pour 18.

Cette démarche a pour objectif d’anticiper « les départements où on risque de ne pas avoir assez d’eau pour tous les usages afin de leur permettre de mieux se préparer et de renforcer la coordination, notamment en réfléchissant à un niveau interdépartemental », a indiqué à l’AFP Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État à la Transition écologique.

Le ministère escompte une remontée plus rapide des problèmes, permettant de « mieux coordonner tous les acteurs et prendre plus vite les décisions pour que le partage de l’eau se fasse dans les meilleurs conditions possibles » en cas de pénuries, avec priorité donnée à l’alimentation en eau potable, a-t-elle souligné.

La France a connu « des épisodes de sécheresse réguliers » ces dernières années, rappelle Mme Wargon, dont un « exceptionnel » à l’été 2019, avec 88 départements en alerte ou soumis à des restrictions.

Et même si les nappes phréatiques ont bénéficié d’une recharge hivernale « nettement supérieure à la moyenne », selon le BRGM qui les surveille, Météo France prévoit pour les trois mois à venir « un temps plus sec que la  normale » sur le  nord-ouest de l’Europe, dont une bonne partie de la France, avec « un trimestre plus chaud que la  normale » sur l’ensemble du continent.

Les départements antillais de Martinique et Guadeloupe connaissent également une tension hydrique, avec déjà des coupures d’eau en Guadeloupe, au moment où le lavage des mains s’impose comme un geste barrière essentiel face à l’épidémie de coronavirus, selon la secrétaire d’État.

Concernant cette crise sanitaire, le Comité national de l’eau (qui regroupe pouvoirs publics et représentants des collectivités, monde économique et agricole, associations…) a dressé « un bilan très satisfaisant » du fonctionnement du secteur, a-t-elle indiqué.

La distribution d’eau potable comme l’assainissement ont fonctionné normalement « hormis quelques difficultés gérées au cas par cas » et la surveillance s’est déroulée sans problèmes, comme sur le circuit des eaux non potables parisien dont l’usage pour nettoyer les rues a été interrompu après la découverte de traces du virus, ou le renforcement des « normes restrictives » sur l’usage agricole des boues résiduelles de l’assainissement car « on sait qu’il y a des traces de virus dans les eaux usées ».

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2020


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