La lutte contre les violences faites aux femmes en 2016

Publié le 3 décembre 2015 à 11h55 - par

L’an prochain, le gouvernement renforcera son action contre les violences faites aux femmes.

La lutte contre les violences faites aux femmes en 2016

En France, en 2014, 134 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Chaque année, en moyenne, 223 000 femmes sont victimes de violences conjugales et 84 000 femmes majeures victimes de viols. « Ces violences touchent tous les milieux, tous les territoires, toutes les générations. Elles illustrent une société encore inégalitaire entre les femmes et les hommes, et il faut toutes les combattre avec fermeté », ont tenu à rappeler la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Marisol Touraine, et la secrétaire d’État chargée des Droits des femmes, Pascale Boistard, au Conseil des ministres du 25 novembre, en présentant une communication relative à la lutte contre les violences faites aux femmes.

L’action du gouvernement depuis 2012

« La mobilisation du gouvernement est constante depuis 2012 », ont déclaré les deux ministres. Dans le cadre du 4e Plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, le gouvernement a fixé trois priorités d’action : apporter une réponse à toutes les violences déclarées, protéger efficacement les victimes et mobiliser toute la société.

400 téléphones portables d’alerte pour les femmes en très grave danger sont ainsi déployés dans 175 tribunaux de grande instance. « Il y en aura 500 d’ici la fin 2016 », ont annoncé Marisol Touraine et Pascale Boistard. Pour informer les femmes et préparer la séparation d’avec le conjoint violent, les accueils de proximité ont été renforcés. Ils sont désormais au nombre de 300, répartis sur 99 départements. Et 80 protocoles départementaux visant à mieux traiter les plaintes et mettre en lien les acteurs de terrain ont été signés. Depuis 2012, 1 147 places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violence ont été créées. Enfin, pour assurer la mise en œuvre de l’ensemble des dispositifs dans les territoires, un programme de formation transversal a été mis en place : il permet de sensibiliser l’ensemble des professionnels amenés à être au contact des victimes, ont énuméré les deux ministres.

Le renforcement de l’action gouvernementale en 2016

« En 2016, l’action sera consolidée, selon plusieurs objectifs », ont promis Marisol Touraine et Pascale Boistard. Au programme :

  • Renforcer la sensibilisation. Une nouvelle campagne est lancée, « dès maintenant », pour rappeler que le 3919 est un numéro d’écoute, à destination de toutes les femmes victimes, quelles que soient les violences subies : violence conjugale, viol, agression sexuelle, harcèlement, violence psychologique, mariage forcé, excision…
  • Améliorer la prise en charge des victimes par les services d’urgences. Les établissements autorisés en médecine d’urgence recevront instruction de désigner un référent « violences faites aux femmes », chargé de sensibiliser ses collègues et d’identifier les partenaires locaux. Chaque urgentiste recevra un kit de prise en charge des femmes victimes de violences.
  • Pour prévenir la récidive, les stages de responsabilisation des auteurs de violences, qui ont été expérimentés en 2015 et dont le bilan est positif, seront progressivement déployés au cours de l’année 2016.
  • Poursuivre la lutte contre les violences sexistes dans l’espace public, via la déclinaison du 1er plan de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports, présenté en juillet 2015.
  • Élargir le champ des formations mises en place. De nouveaux outils seront produits, sur les mariages forcés, l’excision, la lesbophobie, la prostitution, et l’accompagnement des femmes handicapées victimes de violences.
  • Prendre mieux en compte l’impact des violences au sein du couple sur les enfants. Les enfants témoins, en étant exposés à ces violences, les subissent également. Une étude, menée par le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, est en cours. Un travail sur les pratiques professionnelles des magistrats, en particulier sur le lien entre le juge aux affaires familiales et le juge pénal, sera également impulsé.

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