Violences au sein du couple : les recommandations de la HAS aux CHRS

Publié le 26 octobre 2018 à 10h12 - par

La HAS vient de publier un guide pour aider les professionnels des structures d’hébergement social à mieux repérer et accompagner les victimes de violences conjugales.

Violences au sein du couple : les recommandations de la HAS aux CHRS

En cas de violences au sein du couple, « le repérage et la mise à l’abri des ictimes, ainsi que la mise en place d’un accompagnement adapté, sont souvent vitaux », explique la Haute autorité de santé (HAS). Forts de leur mission d’accueil, de logement, d’accompagnement et d’insertion sociale des personnes ou familles connaissant de graves difficultés (économiques, familiales, de logement, de santé…), les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) ont un rôle important à jouer dans le repérage de ces violences et dans l’accompagnement des victimes. C’est à destination des professionnels de ces structures que la HAS a publié, fin septembre, des recommandations intitulées « Repérage et accompagnement en centre d’hébergement et de réinsertion sociales (CHRS) des victimes et des auteurs de violences au sein du couple ». La Haute autorité insiste sur « la nécessaire coordination des acteurs de terrain pour proposer un accompagnement adapté aux victimes ».

S’organiser pour faire face à des situations de violences dans le couple

En premier lieu, la HAS préconise d’inscrire le CHRS au sein d’un réseau d’acteurs sensibilisés et mobilisés dans la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple, de renforcer et soutenir les compétences des professionnels qui y travaillent et, enfin, de mettre en place, au sein de l’établissement, des conditions favorables pour aider les victimes à révéler les violences subies. En outre, compte tenu des situations difficiles auxquelles les professionnels sont confrontés dans leur quotidien, il est nécessaire qu’ils soient eux-mêmes accompagnés et soutenus. Cela peut se faire grâce à des outils tels que l’analyse de la pratique et la supervision, indique la Haute autorité de santé.

Permettre aux victimes de se reconstruire dans un lieu sécurisé

Les besoins des personnes victimes de violences au sein du couple sont multiples. Les professionnels des CHRS sont ainsi amenés à informer, conseiller et soutenir les personnes dans une diversité de domaines : mise en sécurité, élaboration de stratégies de protection, enclenchement et suivi de la procédure judiciaire, restauration de la santé physique et mentale, retour ou accès au logement et/ou à l’emploi… De la même manière, les enfants des couples concernés sont souvent impactés. Les conséquences sont délétères, qu’ils soient des victimes directes ou indirectes. Les besoins de l’enfant sont alors nombreux et les réponses apportées spécifiques : accueil bienveillant, programmation d’une visite médicale, repérage des conséquences des violences, des difficultés et des ressources de l’enfant, soutien à la fonction parentale…

Prévenir les actes de violence et éviter les récidives

Les profils des auteurs de violences sont variés et les risques de récidives diffèrent d’une personne à l’autre. Si les mesures judiciaires visent à prévenir la réitération des violences à l’encontre de la victime, il est aussi recommandé aux CHRS de travailler en lien avec les ressources présentes sur le territoire : judiciaires, associatives, institutionnelles spécialisées… Dans le même temps, il est recommandé aux professionnels de construire un projet d’accompagnement global, coordonné et proportionné aux besoins des auteurs de violence. « Il s’agit de les accompagner dans la compréhension de la procédure judiciaire les concernant, ainsi que dans la prise de conscience de leurs actes, pour, à terme, les aider à changer leur comportement », précise la HAS.