2 heures de sport en plus au collège : le gouvernement réduit la voilure

Publié le 18 novembre 2024 à 8h20, mis à jour le 18 novembre 2024 à 8h20 - par

Le dispositif « Deux heures d’activité physique et sportive en plus par semaine au collège » est finalement limité aux seuls établissements classés en réseau d’éducation prioritaire.

Sport en plus au collège : le gouvernement réduit la voilure
© Par Drazen - stock.adobe.com

L’héritage des Jeux olympiques Paris 2024 n’aura pas duré longtemps pour le sport à l’école ! Par une note du 22 octobre 2024 adressée aux recteurs et aux directeurs académiques des services de l’éducation nationale, le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative viennent d’annoncer que le dispositif « Deux heures d’activité physique et sportive en plus par semaine au collège (2HSC) » ne sera finalement pas généralisé à l’ensemble des établissements en 2026, comme prévu initialement. La décision gouvernementale a inspiré une réaction critique au quadruple médaillé dans la piscine olympique cet été. Deux jours après la publication de la note au Bulletin officiel du 7 novembre 2024, le nageur Léon«Marchand a publié, sur son compte X, un émoji à l’effigie… d’un clown !

Le dispositif 2HSC a pour finalité de soutenir la pratique sportive des collégiennes et des collégiens qui connaissent, entre 11 ans et 14 ans, un décrochage significatif. « Un tiers des garçons et seulement un quart des filles de cet âge pratiquent une heure d’activité physique et sportive quotidienne, recommandée par l’OMS », rappellent les deux ministères. Selon eux, le bilan des deux premières années d’expérimentation dans 715 établissements volontaires a démontré la pertinence de la mesure pour les collégiens éloignés d’une pratique régulière, sa complémentarité avec l’éducation physique et sportive (EPS) et l’offre des associations sportives scolaires. « Toutefois, le dispositif est perçu encore comme complexe à mettre en œuvre et sa généralisation à l’ensemble des 7 000 collèges n’apparaît pas soutenable », expliquent le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative. Le gouvernement a donc décidé de recentrer ce dispositif, gratuit pour les familles, sur les seuls collèges classés en réseau d’éducation prioritaire (REP/REP+), territoires où le taux de licence est le plus faible. « Le public cible est maintenu dans sa définition et la communauté scolaire est davantage responsabilisée dans son déploiement », précise la note publiée le 7 novembre 2024.

« La philosophie du dispositif ne change pas », plaident les deux ministères. Il s’agit, en complément de l’EPS, de favoriser, à travers une nouvelle offre ludo-sportive, une pratique d’activité physique régulière des collégiennes et collégiens qui ne sont inscrits ni en club ni à l’association scolaire, avec une attention particulière pour les jeunes filles et les jeunes en situation de handicap, « afin de contribuer à l’amélioration de leur bien-être et de leur santé. » Il appartient aux chefs d’établissements, avec la communauté scolaire et, notamment, les professeurs d’EPS, de définir les modalités de déploiement du dispositif 2HSC.

Pour cela, chaque collège volontaire recevra une dotation financière, dont il assurera la gestion. Son montant sera calculé sur la base de 20 euros par élève inscrit dans le collège, avec un seuil minimal de 3 000 euros par établissement. Cette dotation sera versée aux collèges dès lors qu’au moins une convention de partenariat avec une structure sportive est élaborée. Préalablement à sa signature entre les parties, la convention devra être transmise au service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDJES), afin que les vérifications d’honorabilité et de détention de carte professionnelle d’éducateur sportif, à jour, puissent été effectuées.

La dotation devra servir à financer, en priorité, une offre de pratique ludo-sportive proposée par les structures sportives partenaires du collège. Le modèle précédent, d’un forfait de 100 euros pour une séance de deux heures pour 20 élèves maximum, pourra servir de référence mais ne sera plus exclusif, les collèges pouvant y déroger en fonction des partenariats locaux, indique la note. Elle pourra aussi servir, dans la limite de 10 % de la somme versée, à couvrir les frais de transport en lien avec les collectivités locales et l’achat de petit matériel. Il ne sera fait aucun versement complémentaire au-delà de la base forfaitaire, précise bien le texte.

Pour l’année scolaire 2024-2025, le versement de la dotation a été ou sera effectué :

  • en octobre 2024, pour les collèges ayant effectivement déjà mis en place des actions dans le cadre du dispositif 2HSC en 2023-2024 ;
  • en janvier 2025, pour tous les autres collèges éligibles, afin de leur laisser le temps de préparer le déploiement du dispositif (identification des créneaux, conclusion des partenariats…). Pour cette première année, la dotation sera proratisée en fonction du nombre de mois de déploiement (versement de 60 % de la dotation théorique annuelle pour la période janvier-juin 2025).

Conformément au recentrage du dispositif pour l’année 2024-2025, seuls les établissements en REP/REP+ pourront donc bénéficier d’un financement pour la mise en œuvre de 2HSC. Néanmoins, après le recueil des déclarations d’intention, la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES) peut, « à titre exceptionnel », mobiliser les crédits restants pour soutenir, cette année encore, les collèges précédemment engagés dans le dispositif en 2023-2024, dans la limite des enveloppes régionales notifiées qui ne seront pas réabondées. « Chaque collège de REP/REP+ doit pouvoir entrer au dispositif sans qu’il ne lui soit opposé un manque de crédits », insistent les deux ministères.


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