Dispositifs relais : les enseignants doivent être aidés !

Publié le 20 septembre 2012 à 0h00 - par

La Depp a enquêté sur les pratiques éducatives et pédagogiques des enseignants auprès des élèves accueillis en dispositif relais en 2009-2010.

Les dispositifs-relais existent depuis dix ans environ. 300 enseignants du 1er degré et 1 300 professeurs du second degré y enseignent. 447 dispositifs-relais ont été sollicités pour cette enquête. Parmi eux, 332 ont accepté de participer et 588 enseignants ont répondu. Si la Depp salue le travail des enseignants dans ces structures (notamment à travers la mise en œuvre de pratiques pédagogiques alternatives), elle pointe cependant une carence des partenaires pour soutenir les efforts déployés. Ce manque de travail conjoint s’expliquerait par le fait que « leurs partenaires, notamment des collèges (d’origine, de retour, de rattachement), […] ont encore trop tendance à considérer les séjours en dispositif comme une solution momentanée pour des élèves perturbateurs », selon l’auteur de la note, Jeanne Benhaim-Grosse.

Un problème d’orientation

La Depp observe que le profil des élèves envoyés par leur collège d’origine, en dispositifs-relais, ne correspond pas à la nomenclature initiale, à savoir les élèves en grande difficulté. On recense beaucoup d’élèves dits perturbateurs, qui ne recouvrent pas forcément la catégorie « difficulté scolaire ». Elle note en effet que « des élèves qui pourraient bénéficier d’un séjour en dispositif, n’en intègrent pas toujours un parce que, s’ils ne perturbent pas leur classe, ils ne sont pas toujours identifiés comme étant en grande difficulté (par exemple de nombreuses filles, en difficulté scolaire mais non perturbatrices) ». Il s’agit donc parfois davantage d’un lieu de relégation que d’un lieu d’insertion.

Que se passe-t-il au moment du retour des élèves ?

La Depp fait état du fait que le regard des professeurs vis-à-vis de ces élèves n’a pas changé au moment où ils quittent le dispositif-relais et reviennent dans leur collège d’origine. Par ailleurs, ils ont encore besoin d’un accompagnement fort et ne trouvent pas forcément de soutien de la part de l’équipe pédagogique.

Pour autant, les enseignants interrogés mettent en avant « les conditions de séjour favorables (les faibles effectifs, les relations de proximité et de confiance avec les adultes, les activités de socialisation, les enseignements scolaires mieux adaptés…) » qui « améliorent le bien-être et le savoir-être de nombreux élèves en grande difficulté et offrent souvent à ces derniers l’occasion de réaliser un nouveau départ ».

Qu’en pensent les enseignants ?

Le séjour en dispositif-relais a plusieurs retombées jugées positives sur les élèves :

  • respect des adultes et des camarades,
  • estime de soi,
  • attitude et/ou comportement en classe,
  • dialogue des élèves avec les adultes,
  • progression quant à la définition de leur projet personnel,
  • meilleure acquisition des connaissances,
  • plus de sens donné aux apprentissages,
  • plus grande motivation scolaire.

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