Selon de premiers résultats au Capes externe de mathématiques, publiés cette semaine, seuls 816 candidats sont admissibles pour 1 035 postes. C’est « deux fois moins qu’en 2021 (1 706 admissibles, NDLR), alors que cette année-là, 100 postes n’avaient pas été pourvus », s’alarme dans un communiqué le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, pour qui « des centaines de postes de profs de maths ne seront pas pourvus en 2022 », dans une discipline où le recrutement est déjà traditionnellement difficile.
« Les candidats admissibles en mathématiques ne suffisent même pas à couvrir les postes ouverts », s’inquiète aussi le Snalc (collège et lycée), soulignant que « d’autres concours connaissent le même sort, à l’instar du CRPE (concours de recrutement des professeurs des écoles) ou du Capes d’allemand », où les admissibles ne sont que 83 pour 215 postes. « Déjà pas assez de candidats à ce stade », renchérit Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, pour qui la rentrée 2022 « s’annonce très difficile ». Et le SNUipp-FSU, principal syndicat du premier degré, alerte sur des taux de présence aux premières épreuves écrites du CRPE qui « atteignent l’un des plus bas niveau de l’histoire », confirmant que « le métier n’attire plus ».
Le ministère de l’Éducation nationale, lui, se veut rassurant. Il souligne que cette baisse est essentiellement due à une réforme des concours de recrutement, qui pouvaient être passés auparavant par les étudiants dès le master 1 et ont lieu désormais en master 2. Ce qui fait « mécaniquement » qu’une partie des étudiants de master 2 ont déjà réussi le concours l’an dernier.
« Les élèves auront bien des professeurs devant eux à la rentrée », y compris en mathématiques, a assuré lors d’un point presse mercredi 11 mai 2022 Édouard Geffray, Directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco), soulignant le « caractère très particulier » de cette session, qui était « anticipé ». Concernant le primaire, la situation était là aussi « prévisible et prévue », a-t-il dit. Pour les mathématiques, la situation inquiète d’autant plus qu’Emmanuel Macron a promis de renforcer cette discipline en ajoutant 1h30 d’enseignement scientifique dans le tronc commun dès la Première, une mesure qui devrait intervenir à « la rentrée prochaine » selon le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer. « Nous avons de la réserve » permettant de faire face à cet objectif, a affirmé M. Geffray.
« Quant au concours des professeurs des écoles, la pénurie de candidats se fait surtout sentir sur la région parisienne », a dit Jean-Michel Blanquer. « On le voit pour certains concours, pas seulement pour l’Éducation nationale, on a un sujet de vocation », selon le ministre. « C’est un travail de fond que nous faisons pour en susciter » et « ça commence d’abord par l’attractivité du métier », a-t-il ajouté, citant « le début de revalorisation des salaires que nous avons commencé notamment pour les plus jeunes ». « En deux ans, c’est 165 euros de plus par mois que gagne un débutant pour aller vers un salaire minimal de 2 000 euros », a poursuivi M. Blanquer.
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