Langues minoritaires : d’autres régions ont déjà leurs écoles « immersives »

Publié le 5 septembre 2017 à 8h55 - par

Écoles Diwan en Bretagne, « calendrettes » en occitanie, « ikastolas » au Pays Basque : plusieurs des régions françaises riches d’une langue régionale se sont dotées d’un réseau d’écoles vouées à leur apprentissage « immersif ».

Langues minoritaires : d'autres régions ont déjà leurs écoles "immersives"

Le réseau d’écoles privées (laïques et gratuites) Diwan, qui fête cette année ses 40 ans, a ainsi relancé l’apprentissage du breton, de la maternelle jusqu’au bac, en faisant très tôt le choix de l’immersion.

Le français n’y est introduit que progressivement au cours du cursus scolaire.

Dans une région qui a connu après 1945 une rupture de la transmission de la langue régionale dans les familles, Diwan a largement contribué au renouveau du breton, encore parlé aujourd’hui par plus de 200 000 personnes. Ce chiffre est toutefois en constante régression car ces locuteurs sont très majoritairement des personnes âgées.

Le Pays Basque, de son côté, compte 34 « ikastolas », des établissements privés sous contrat, où sont inscrits 3 500 élèves de la maternelle au lycée, dans des filières totalement immersives. D’autres écoles – publiques ou privées – de la région proposent des classes bilingues, basque/français.

D’après leurs dirigeants, les « ikastolas » attirent de plus en plus d’élèves. Sans toutefois enrayer complètement le relatif déclin de la langue : en 2011, l’« euskara » était parlé par 22 % des habitants de la région âgés de plus de 16 ans, alors qu’ils étaient encore 27 % en 1996.

En région Occitanie, l’enseignement immersif de la langue régionale est assuré dès la maternelle et jusqu’au lycée, dans des écoles associatives nommées « calendrettes » ou « calandreta », créées en 1979 pour « permettre un bilinguisme précoce ».

Certaines écoles publiques proposent, de leur côté, une filière bilingue occitan/français. Ensemble, les deux filières rassemblent 2 % des élèves dans l’académie de Toulouse et 1 % dans celle de Montpellier, mais les effectifs augmentent de 10 % par an.

En Corse, en revanche, on ne trouve pas d’école où la langue régionale est enseignée en immersion.

« L’assemblée de Corse nous a donné l’assurance que cinq écoles immersives expérimentales verraient le jour. Nous avons pour l’instant connaissance de deux projets (privés) à Ajaccio, qui ont des chances d’aboutir à temps pour la rentrée 2018 », précise cependant le collectif « Parlemu Corsu ».

Pour l’heure, trois heures d’enseignement sur la langue et la culture corse sont obligatoires jusqu’en sixième (incluse) dans les écoles de l’île. Et le corse – que parleraient encore 26 % des insulaires âgés de 18 à 24 ans – devient facultatif à partir de la cinquième.

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