L’évaluation des enseignants à nouveau sur le devant de la scène

Publié le 8 mars 2012 à 0h00 - par

Le ministère de l’Education nationale souhaite reprendre ce débat, à l’ordre du jour du comité technique ministériel (CTM) du 8 mars.

Contexte

Après la pétition intersyndicale unitaire, la journée de grève intersyndicale du 15 décembre et les mobilisations locales, le débat semblait clos. Par une procédure d’urgence, Luc Chatel vient de le relancer. Les organisations syndicales membres du CTM se sont réunies le 5 mars pour discuter de l’attitude à adopter. Elles ne sont pas tombées d’accord : si une large majorité réclame le retrait des textes de l’ordre du jour du comité technique ministériel, menaçant même de le boycotter, le Sgen-CFDT se distingue en expliquant qu’il souhaite siéger pour déposer des amendements.

Les principales dispositions

  • Disparition du système actuel de notation au profit d’un « dispositif d’appréciation de la valeur professionnelle », ce dernier étant fondé sur un entretien professionnel triennal, conduit par le supérieur hiérarchique direct ;
  • Disparition du système d’avancement existant (grand choix, choix, ancienneté) au profit d’un système de réduction d’ancienneté obtenu selon les résultats de l’appréciation professionnelle ;
  • Le nouveau dispositif d’évaluation comprend un processus d’auto-évaluation s’appuyant sur le référentiel-métier ;
  • Les corps d’inspection ne seraient pas sollicités pour porter l’appréciation professionnelle sur l’agent, mais pour d’autres missions : garantir « l’expertise disciplinaire et didactique des enseignants », élaborer et valider la méthode d’auto-évaluation, vérifier les compétences disciplinaires et didactiques, valider l’auto-évaluation de l’agent. Par ailleurs, ils interviendraient « dans les moments-clés du parcours de l’enseignant (titularisation, affectation en classe préparatoire aux grandes écoles ou dans les sections de technicien supérieur, avis pour les promotions de corps) ainsi que dans les situations d’insuffisance signalées ».

Les nouveaux points de crispation

Ce nouveau projet ne modifie pas, sur le fond, l’orientation ministérielle. Au contraire : le ministre a jugé bon de durcir un peu plus le ton, en proposant notamment l’introduction d’un mécanisme de majorations d’ancienneté en cas d’insuffisance professionnelle. Le nouveau dispositif d’évaluation/avancement est censé entrer en vigueur à compter du 1er septembre 2012, selon un échéancier propre à chaque corps.

Pour aller plus loin :
Conduire une politique d’évaluation et d’orientation
Evaluation des enseignants : vers une refonte totale (article du 25 novembre 2011)
Revalorisation du métier d’enseignant: le Sénat rend un rapport négatif (article du 12 décembre 2011)
Education: grève contre les postes supprimés et la réforme de l’évaluation (article du 1er février 2012)


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