Mineurs cyber-harcelés : un quart des familles touchées

Publié le 25 octobre 2023 à 8h15 - par

Un quart des familles ont déjà été confrontées à la question du cyber-harcèlement d’un mineur, parfois dès que leur enfant fréquente l’école primaire, selon un sondage publié mardi 24 octobre 2023 par l’association e-Enfance qui répond au 3018, numéro national pour les victimes de violences numériques.

Mineurs cyber-harcelés : un quart des familles touchées
© Image par Gerd Altmann de Pixabay

« C’est une proportion énorme, qui signifie qu’il n’y a plus de classes ou d’établissements scolaires à présent qui ne vivent pas de harcèlement », souligne auprès de l’AFP Justine Atlan, directrice générale d’e-Enfance.

Dans le détail, 15 % des enfants en école primaire ont déjà été confrontés au cyber-harcèlement, indique cette étude financée par la Caisse d’Epargne. C’est également le cas de 25 % des mineurs au collège et de 27 % de ceux au lycée.

Pour faire face à ce phénomène d’ampleur, le Gouvernement a présenté fin septembre une série de mesures, allant du signalement systématique des cas de harcèlement à la justice à la volonté d’exclure les élèves harceleurs des réseaux sociaux.

Ce développement du cyber-harcèlement s’explique notamment par la « fréquentation intense » des réseaux sociaux par les enfants, dès l’école primaire. Ainsi, 86 % des 8 à 18 ans sont inscrits sur ce type de site, dont 67 % des écoliers, 93 % des collégiens et 96 % des lycéens.

Le sondage montre que la moitié des victimes ont rencontré des difficultés dans leur scolarité et ont été perturbées par « des insomnies, des troubles de l’appétit, du désespoir ».

« Le cyber a fait sortir le harcèlement des murs de l’école, les victimes n’ont plus de moment d’apaisement le soir ou le week-end car la violence continue en ligne, ce qui est extrêmement traumatisant », pointe Justine Atlan.

Parmi les sondés, 6 % des enfants reconnaissent avoir été auteur de cyber-harcèlement, parfois de façon involontaire.

Ceux qui ont eu un tel comportement l’ont majoritairement fait pour « rigoler » (47 %). « Cela montre que l’on n’a pas tous le même niveau d’empathie naturellement, on voit le travail à faire pour éveiller les consciences », commente Justine Atlan.

Le Gouvernement prévoit à cet effet de généraliser à la rentrée 2024 les cours d’empathie, une méthode de lutte contre le harcèlement mise en place depuis une vingtaine d’années dans les pays scandinaves.

D’autres mineurs ont participé à du cyber-harcèlement pour « faire comme les autres » (29 %), « se faire accepter » (24 %) ou « se venger » (10 %).

Cette étude a été réalisée par l’institut Audirep en juin par internet, auprès d’un échantillon de 1 200 binômes, composés d’un parent et de son enfant mineur scolarisé.

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