Le ministre de la Ville veut concentrer ses crédits sur 500 à 1 000 quartiers sensibles

Publié le 31 janvier 2013 à 0h00 - par

Seuls 500 à 1 000 quartiers sensibles devraient rester bénéficiaires des crédits de la politique de la Ville, contre 2 500 actuellement, a annoncé jeudi 31 janvier 2013 à l’AFP le ministre délégué à la Ville François Lamy, qui s’attend à un « réveil des égoïsmes » contre cette réforme.

Le ministre de la Ville veut concentrer ses crédits sur 500 à 1 000 quartiers sensibles

Le ministre avait annoncé cet été son intention de recentrer son action sur les quartiers les plus défavorisés pour éviter le saupoudrage des quelque 500 millions d’euros de son budget.

La réforme avait déjà été envisagée en 2009, mais le gouvernement de François Fillon avait dû reculer face à la fronde des élus locaux qui ne voulaient pas perdre de précieux subsides. Cet abandon « avait causé beaucoup de désillusion et d’amertume », a déclaré M. Lamy, jeudi 31 janvier, devant 150 acteurs du secteur réunis à Paris pour clore une concertation lancée en octobre 2012 sur le sujet.

Pour empêcher une nouvelle bronca, le ministre a chargé des élus, des représentants de l’État, des techniciens et des associatifs de réfléchir à une nouvelle « géographie prioritaire », c’est-à-dire à la carte des territoires éligibles à ces crédits.

Après une centaine d’heures de réunions, les différents groupes de travail ont présenté jeudi 25 recommandations, qui nourriront un Conseil interministériel des villes le 19 février, avant l’élaboration d’un projet de loi à la mi-2013.

Dans leur rapport de synthèse ne figure aucune carte sur les territoires qui resteront ou sortiront du dispositif. « On n’a pas voulu faire de simulation parce que ça aurait bloqué toutes les discussions », a justifié le sénateur PS Claude Dilain, chargé du groupe de travail sur le sujet.

Sans même connaître les territoires concernés, des maires ont déjà manifesté leur inquiétude au ministre délégué, qui s’attend à une réforme « difficile ». « Les égoïsmes risquent de se réveiller. Pour que ça ne change rien pour eux, chez eux », a-t-il craint, en se disant malgré tout « déterminé à aller jusqu’au bout ».

Pour ne pas jeter d’huile sur le feu, il a refusé de livrer des noms de villes concernées, se bornant à indiquer : « Il est sûr que Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) restera bénéficiaire et pas ma ville, Palaiseau » (Essonne).

S’ils n’ont pas produit de nouvelle carte, les membres de la concertation se sont entendus sur les critères à retenir pour la dessiner : niveau de revenus, taux de chômage et proportion de jeunes.

Sur cette base, 500 à 1 000 « territoires-cibles » seront retenus. Les crédits seront ensuite gradués en fonction des capacités financières de leur ville ou de leur agglomération.

Ainsi Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, devrait rester bénéficiaire, mais être beaucoup moins aidée que Sevran ou Montfermeil (Seine-Saint-Denis) car elle a davantage de ressources propres.

Pour les villes qui sortiront du dispositif, les membres de la concertation préconisent « une sortie progressive, qui pourrait s’étaler sur un à trois ans ».
 

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2013

 

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