Une étude évalue le travail des eurodéputés français

Publié le 20 mai 2014 à 0h00 - par

À quelques jours des élections européennes, une étude mesure l’implication et l’activité des eurodéputés français. Au-delà de la distribution de bons et mauvais points, un regard sur la fonction d’eurodéputé.

Le point commun entre Harlem Désir, Brice Hortefeux, Yves Cochet et Marine Le Pen ? Ils figurent parmi les députés européens français les moins investis à Bruxelles… Au contraire de Marielle de Sarnez et d’Eva Joly, qui prennent très au sérieux leur mandat de représentantes de la France au Parlement européen.

Ces conclusions proviennent d’une étude*, réalisée par le Groupe des Belles Feuilles (GBF), en partenariat avec l’hebdomadaire « Challenges« . Le GBF considère que les bons parlementaires européens utilisent toutes les ressources à leur disposition pour représenter leurs concitoyens, légiférer, contrôler l’exécutif et faire entendre leur message, même s’ils critiquent l’Union européenne.

Les autres, absents la plupart du temps, ne s’expriment pas et ne participent pas aux travaux parlementaires, alors que le député européen a pour rôle primordial de contribuer « à l’élaboration de normes qui doivent permettre à l’ensemble des peuples européens de relever le défi de la mondialisation ». Or, explique le GBF, les listes électorales s’appuient sur des circonscriptions inconsistantes, et font l’objet de marchandages politiques, qui conduisent certains eurodéputés à ne pas s’investir dans leur mission.

Réseaux sociaux

L’eurodéputé n’est pas, par définition, un élu de proximité. Pour maintenir le contact avec les électeurs, il peut notamment se déplacer fréquemment, publier articles et ouvrages, envoyer des assistants parlementaires à la rencontre des citoyens, ou encore participer à des conférences et à des réunions de quartier. Il peut aussi être présent sur les réseaux sociaux.

C’est pourquoi l’étude a mesuré l’empreinte médiatique sur Twitter des députés européens français. Elle n’a toutefois pas pu exploiter plus largement l’audience de leurs publications auprès des citoyens, des journalistes, ou des autres parlementaires.

Par ailleurs, certaines informations n’ont pas pu être obtenues. Motifs : plus d’un eurodéputé sur deux ne publie pas son agenda, la présence au sein des commissions n’est pas contrôlée, il est interdit au secrétariat général du Parlement de communiquer la liste des missions officielles…

Marie Gasnier

Pour en savoir plus :

Qui sont les meilleurs représentants français au Parlement européen ?

* Le Groupe des Belles Feuilles est un club de réflexion sur les questions européennes indépendant et libre de toute affiliation politique, fondé en 1988. Il rassemble des étudiants et des jeunes professionnels, français et étrangers.

 

Données quantitatives et qualitatives pondérées

Le baromètre considère cinq catégories de critères relatifs à l’activité parlementaire : fonction représentative (taux de présence, transparence, cumul des mandats, fonction expressive (discours, déclarations, résolutions), fonction législative (rapports, avis, amendements…), contrôle (questions) et fonction pédagogique (empreinte médiatique, audience numérique, effort pédagogique).

Une pondération a été appliquée : multiplication par deux des discours en séance plénière, par trois de la présence en plénière ou du cumul des mandats, par quatre pour le nombre de rapports législatifs écrits, par exemple. L’objectif était de rééquilibrer ainsi la participation des groupes minoritaires.


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