La Fédération hospitalière de France (FHF) et La Banque Postale ont présenté, le 15 décembre 2025, la quatrième édition de leur étude intitulée « Regard financier sur les hôpitaux publics ». Ce panorama 2025 propose un focus sur les ratios d’exploitation entre 2019 et 2023 et analyse l’évolution du déficit hospitalier. L’étude permet « d’objectiver la dégradation de la situation financière du secteur en 2023, tendance qui se confirme en 2024 », expliquent la FHF et La Banque Postale. De fait, la majorité des établissements connaît de fortes tensions financières. En 2023, près des deux tiers (62 %) des hôpitaux publics étaient en déséquilibre financier au sens du décret du 27 juin 2008 relatif à la définition des critères de déséquilibre financier des établissements de santé, met en évidence l’étude.
Des ratios d’exploitation fortement dégradés
Selon l’étude, tous les ratios d’exploitation se sont nettement dégradés en 2022, puis en 2023. En comparaison d’avant la crise sanitaire, la détérioration a plus particulièrement concerné les catégories d’hôpitaux publics où le poids de la médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) est important.
Les difficultés financières actuelles du secteur hospitalier public sont essentiellement liées à l’exploitation, notamment à l’impact des effets prix liés à l’inflation et aux mesures de revalorisation salariale, « par ailleurs légitimes et attendues. » Les hôpitaux publics ont pris « de plein fouet l’inflation au travers de leurs charges », insistent la FHF et La Banque Postale.
Les investissements repartent
L’édition 2025 de l’étude ne cible pas uniquement l’analyse du seul cycle d’exploitation. Dans le prolongement des trois précédentes publications, consacrées à la dette (2022), au patrimoine (2023) et aux investissements (2024), cette quatrième étude examine l’évolution des investissements, leurs modalités de financement, ainsi que des éléments du bilan des hôpitaux publics, tels que le patrimoine, la trésorerie et l’encours de dette. Les données financières qui y sont associées apparaissent « en très grande majorité nettement moins dégradées que les ratios d’exploitation. »
Ainsi, la relance des investissements s’est confirmée en 2023, financée par un prélèvement significatif sur le fonds de roulement, qui vient en compensation d’une capacité d’autofinancement (CAF) nette en moyenne déficitaire. Toutefois, malgré cette relance des investissements, « le taux de vétusté global du patrimoine continue d’augmenter en 2023 », observent les auteurs de l’étude.
Ces éléments présentent de nombreuses interconnexions avec l’activité des établissements et participent, de ce fait, aux difficultés financières rencontrées par le secteur hospitalier public, poursuivent-ils. Leur étude confirme ces difficultés, mais, au-delà, tente d’expliquer l’hétérogénéité entre les établissements, aussi bien au niveau de la situation 2023 que des évolutions par rapport à 2019. « C’est sans doute en réussissant à comprendre cette hétérogénéité que nous pourrons mieux comprendre les déterminants de la dégradation de la situation financière et, ainsi, collectivement, gravir le chemin, sans doute accidenté, permettant de mobiliser les leviers d’amélioration de la situation financière des établissements », concluent Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF, et Serge Bayard, directeur général de la Banque des entreprises et du développement local à La Banque Postale.
