Entrée à l’université : pas de sélection sèche mais des exigences de niveau à remplir

Publié le 30 octobre 2017 à 16h53 - par

Orientation renforcée au lycée, suppression du tirage au sort dans les filières les plus demandées, nouvelle plateforme d’inscription, parcours à suivre pour les bacheliers fragiles… Le gouvernement a dévoilé lundi 30 octobre son plan sur l’entrée à l’université, accompagné d’un financement de près d’un milliard d’euros.

Entrée à l'université : pas de sélection sèche mais des exigences de niveau à remplir

Le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé la fin du tirage au sort pour l’entrée dans les filières universitaires les plus demandées dès la rentrée 2018, conformément aux promesses de la ministre de l’Enseignement supérieur.

« Je n’ai jamais eu peur du mot sélection » mais « entre la sélection brutale et le tirage au sort, il existe une palette de solutions beaucoup plus souples, plus humaines et plus intelligentes », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

« Dans la plupart des cas, l’université dira « oui » au choix du bachelier et dans certains cas, elle dira « oui, si », c’est-à-dire si le candidat accepte un parcours adapté qui lui permette de réussir dans la filière qu’il a choisie », a précisé le Premier ministre.

Ainsi, les formations non-sélectives (les licences générales) ne pourront pas refuser un bachelier si des places restent vacantes, mais elles pourront désormais « conditionner l’inscription à l’acceptation d’un parcours pédagogique spécifique dans le cas où elles estiment que le bachelier n’a pas les attendus requis », selon le ministère de l’Enseignement supérieur.

Ces « attendus » désignent les connaissances et aptitudes nécessaires à un lycéen lorsqu’il entre dans une filière de l’Enseignement supérieur. Ils existent pour le moment « de façon tacite » mais seront désormais affichés par les universités. Ils auront un caractère national – mêmes attendus dans toutes les facs pour une filière en psychologie par exemple – mais les établissements pourront préciser des spécificités liées à leur formation.

Les syndicats étudiants tenaient au caractère national de ces attendus afin de ne pas créer de hiérarchie entre les diplômes en fonction de des universités.

Si une filière a moins de places que de candidats, « la priorité sera donnée » aux jeunes « dont le parcours, la motivation et le projet sont les plus cohérents avec la formation choisie ».

Dix vœux

Le plan étudiant et l’instauration de nouvelles modalités d’entrée à la fac seront financés par un investissement de près d’un milliard d’euros sur le quinquennat, dont 450 millions déjà annoncés par Édouard Philippe fin septembre dans le cadre du grand plan d’investissement (GPI).

La nouvelle plateforme numérique d’inscription dans l’enseignement supérieur, qui remplacera APB, sera dévoilée d’ici début janvier. Le nombre de vœux possibles sera réduit à dix contre 24 actuellement et les vœux ne seront pas classés.

Autre mesure, le rattachement des étudiants au régime général de la Sécurité sociale dès la rentrée 2018 – ils dépendaient actuellement d’un régime spécifique.

Le système actuel « ne marche pas bien. Nous supprimerons la cotisation que les étudiants payent et nous transférerons au régime général la sécurité sociale des étudiants », a indiqué Frédérique Vidal.

Cette mesure, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, était souhaitée par la Fage, premier syndicat étudiant, mais vivement contestée par le deuxième syndicat, l’Unef. Elle ne concernera à la rentrée 2018 que les nouveaux étudiants, mais se généralisera donc à tous au fil des ans, au fur et à mesure de l’avancée des générations.

Ces annonces concluent un processus de concertation entamé à la mi-juillet par Frédérique Vidal, après de gros couacs survenus en juin lors de l’affectation à l’université des bacheliers ou étudiants, dus notamment à une hausse démographique mal anticipée.

Le nombre de filières en tension – où les demandes excèdent les capacités – a nettement augmenté, ainsi que le nombre de jeunes dont tous les vœux avaient été refusés.

De la mi-juillet au 20 octobre, des groupes de travail constitués de représentants des étudiants, enseignants, universités, recteurs, parents ont planché. Avec pour objectifs de supprimer le tirage au sort – seule voie autorisée par le Code de l’éducation pour départager les candidats à une licence en tension – et réduire le taux d’échec en première année (près de 60 %).
 

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