Service civique : le gouvernement promet de mettre les moyens nécessaires à son développement

Publié le 10 mars 2015 à 16h50 - par

Le ministre de la Jeunesse, de la Ville et des Sports, Patrick Kanner, a assuré lundi 9 mars que le gouvernement débloquerait les moyens nécessaires pour rendre le service civique « universel » et que la qualité des missions serait préservée.

Service civique : le gouvernement promet de mettre les moyens nécessaires au développement

« Le service civique était calibré pour 45 000 jeunes en 2015, il va passer dès 2015 à 70 000, voire un peu plus, pour être au moins à 150 000 en 2016 », a déclaré M. Kanner devant la presse, lors d’un colloque à l’Assemblée nationale sur les cinq ans du service civique.

Le service civique, qui permet aux 16-25 ans d’effectuer une mission d’intérêt général de six à douze mois, indemnisée 573 euros nets par mois, auprès d’associations, de collectivités ou de services publics (hôpitaux, écoles…), a accueilli 35 000 jeunes en 2014.

Les engagements de François Hollande, qui a promis de le rendre accessible à tout jeune qui en fera la demande et d’atteindre le nombre de 170 000 volontaires à la fin de son mandat, « seront mis en œuvre », a ajouté M. Kanner.

« Les moyens financiers seront débloqués, c’est une priorité nationale ». Selon le ministre, il faudra porter le budget annuel de l’Agence du service civique « autour de 650 à 700 millions d’euros pour obtenir l’objectif » annoncé.

« Cette année, j’ai un déblocage de 80 millions d’euros qui se rajoutent aux 170 millions d’euros déjà existants », a-t-il précisé.

En ouverture du colloque, le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a rappelé que le service civique était « victime de son succès, avec cinq demandes pour une mission proposée ».

« Il n’y a pas, au regard des statistiques, de sous-représentation des jeunes résidant dans les quartiers prioritaires », a souligné M. Bartolone, alors que la proportion de jeunes en service civique issus des quartiers est d’environ 17 %. « Nous devons réfléchir à l’opportunité, à l’inverse, d’aller maintenant vers une pondération inverse, une légère sur-représentation ».

M. Kanner a confirmé qu’il n’était pas question de rendre le service civique obligatoire, comme certains à droite le réclament. « Le service civique va perdurer dans sa forme actuelle, basée sur le volontariat des jeunes ».

Le président de l’Agence du service civique, François Chérèque, a également exprimé son opposition à un service civique obligatoire. « La jeunesse a envie de s’engager : donnons-lui les moyens de le faire, ne tombons pas dans une démarche punitive », a-t-il souhaité.

Dans son discours, Patrick Kanner a souligné que « 84 % des jeunes » en service civique effectuaient aujourd’hui leurs missions auprès d’associations. « Je souhaite mobiliser tous les ministères et toutes les collectivités locales ».

Car le nouvel objectif de développement « implique que tous les acteurs, publics et associatifs, soient parties prenantes, et que ce saut quantitatif ne se traduise pas par une régression qualitative. Nous veillerons à la qualité des missions ».

« Il y a des missions utiles à l’hôpital, dans la police, dans les écoles, dans la plupart des services publics, des missions qui ne sont pas des substitutions aux postes de fonctionnaires », a-t-il souligné.

M. Chérèque a annoncé un partenariat avec une fondation d’entreprise, CNP Assurances, pour développer le service civique dans le secteur de la santé (sensibilisation, prévention). La fondation finance à hauteur de 300 000 euros cette expérimentation, pour développer des missions pour 50 jeunes.

 

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