Depuis le 16 juin et jusqu’à ce vendredi 28 juin 2019, se déroule la phase de préfiguration du service national universel (SNU). 2 000 volontaires âgés de 15 à 16 ans ont été retenus parmi 4 000 candidats. « C’est un signe que le SNU répond à une attente de la part des jeunes et de leurs familles en quête d’un moment républicain d’engagement et de cohésion », se sont félicités le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et son secrétaire d’État, lors du Conseil des ministres du 19 juin. Ces volontaires sont issus d’horizons différents et sont représentatifs de la jeunesse de France, y compris de celle en situation de handicap, ont ajouté Jean-Michel Blanquer et Gabriel Attal. Réunis deux semaines dans un centre d’hébergement collectif, les jeunes volontaires bénéficient de bilans personnels de santé, d’évaluations de la maîtrise de la langue française et de bilans de compétences, notamment numériques.
Les activités proposées sont systématiquement collectives et privilégient l’apprentissage par la pratique. Elles sont organisées autour de sept thématiques prioritaires : défense, sécurité et résilience nationales ; citoyenneté et institutions nationales et européennes ; autonomie, connaissance des services publics et accès aux droits ; développement durable et transition écologique ; activités physiques et sportives et de cohésion ; culture et patrimoine ; découverte de l’engagement. Ces activités peuvent être adaptées selon les territoires. Les treize départements pilotes – Ardennes, Cher, Creuse, Eure, Guyane, Haute-Saône, Hautes-Pyrénées, Loire-Atlantique, Morbihan, Nord, Puy-de-Dôme, Val-d’Oise et Vaucluse – ont en effet suscité diverses initiatives. « Le tissu associatif a beaucoup contribué à l’élaboration des activités », ont insisté le ministre et le secrétaire d’État. Enfin, des temps sont dédiés à l’apprentissage de la vie démocratique (élection de délégués, développement de structures associatives internes aux centres…).
Les jeunes sont accompagnés au quotidien par des éducateurs spécialisés, des militaires réservistes ou retraités, des professeurs missionnés pour le SNU, disposant a minima du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA) ou d’un diplôme équivalent, et « dotés d’une expérience solide ». Le taux d’encadrement est « exceptionnel », assurent Jean-Michel Blanquer et Gabriel Attal : 1 adulte pour 5 jeunes, soit plus du double du taux communément appliqué pour les centres d’accueil collectif de mineurs. Au total, 450 cadres œuvreront en permanence dans les centres SNU.
Autour des activités et des modules collectifs, la vie dans les centres est rythmée par des temps forts : lever des couleurs et chant de l’hymne national ; pratique de démocratie interne à l’échelle de la maisonnée et occasionnellement à l’échelle de la compagnie et du centre ; participation aux cérémonies de commémoration de l’Appel du 18 juin ; cérémonie de clôture présidée par le préfet et le recteur, à laquelle peuvent être conviées les autorités politiques locales. « Pour marquer l’appartenance à la compagnie et entretenir la cohésion de groupe », dixit le ministre et le secrétaire d’État, une tenue « SNU » est portée par les volontaires et les cadres. Cette tenue a fait l’objet d’un concours de création auquel treize lycées issus de chacun des départements pilotes ont participé. Les lauréats sont le lycée Le Corbusier à Tourcoing (Nord) et le lycée Diderot à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Une évaluation du dispositif est menée par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP). Elle a déjà commencé durant la formation des chefs de centre à Brétigny-sur-Orge (Essonne), en mars, et s’est poursuivie lors de la formation des cadres de centre et cadres de compagnie au mois de mai à Saint-Cyr Coëtquidan. Elle continuera durant la phase pilote, dans les treize départements préfigurateurs. Il s’agit de préciser les voies et moyens de la généralisation du SNU à l’ensemble d’une classe d’âge.
À l’issue de la phase pilote, les 2 000 jeunes qui composent la première « génération SNU » pourront aborder la deuxième phase du programme, la mission d’intérêt général. Ils pourront la vivre dans une association, une collectivité ou en tant que volontaire dans un corps en uniforme, agissant sur le champ des sept grandes familles thématiques retenues. Suivies par les services déconcentrés de l’État en charge de la jeunesse et de la vie associative, ces missions pourront être réalisées sous des modalités variées :
- Mission de 12 jours consécutifs : pendant les vacances scolaires en appui d’un projet d’intérêt général existant, par exemple un événement culturel ou sportif, un chantier de restauration du patrimoine, de protection de l’environnement ou une préparation militaire découverte ;
- Mission de 84 heures sur un an : tout au long de l’année, hors temps scolaire, en appui d’une mission de service public, par exemple au sein d’un établissement accueillant des personnes âgées, auprès de personnes en situation de handicap, dans une caserne de sapeurs-pompiers… ;
- Projet collectif accompagné par une structure d’intermédiation : réseau national des juniors associations, maisons des lycéens… ;
- Préparation et formation en vue d’un engagement lors de la phase d’engagement volontaire (phase 3).
Les modalités et le rythme de progression pour atteindre la généralisation du SNU seront arbitrés à l’issue du retour d’expérience de cette première phase de la préfiguration. Les phases 1 et 2 seront à terme obligatoires, puis le jeune appelé pourra s’engager volontairement au cours d’une troisième phase. Cette dernière est destinée aux jeunes entre 16 et 25 ans et durera de 3 mois à 1 an. Toutes les formes d’engagement volontaire sont possibles : service civique, service militaire volontaire, volontariat international en administration, engagement en tant que jeune sapeur-pompier.