Politique de la ville : l’Insee dessine le portrait des nouveaux quartiers prioritaires

Publié le 10 septembre 2024 à 11h10 - par

Créés en 2014, les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont désormais, après la réactualisation de leur périmètre au 1er janvier 2024, 1 362 en France métropolitaine.

Politique de la ville : l’INSEE dessine le portrait des nouveaux quartiers prioritaires
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Après l’actualisation de la géographie des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) au 1er janvier 2024, la France métropolitaine compte désormais 1 362 QPV, contre 1 296 sur la période précédente (2014-2023). En Outre-mer, les périmètres seront mis à jour en 2025. Pour mémoire, les quartiers prioritaires de la politique de la ville ont été créés par la loi Lamy de 2014.

Les QPV se répartissent dorénavant sur tous les départements de France métropolitaine, avec en moyenne 14 QPV par département. La répartition des quartiers est cependant hétérogène sur le territoire, allant d’un seul QPV dans plusieurs départements (Hautes-Alpes, Cantal, Creuse, Gers, Lot et Lozère) à 94 QPV dans le Nord, décrit une étude de l’Insee publiée fin août (Insee Première n° 2008).

8 % de la population vit dans un QPV en France métropolitaine

5,3 millions de personnes vivent dans un quartier prioritaire de France métropolitaine délimité selon le nouveau zonage de 2024, soit 8 % de la population, contre 7 % dans les anciens QPV. Si ces quartiers comptent en moyenne 3 900 habitants, 90 % d’entre eux en hébergent moins de 7 570. Parmi les 137 QPV les plus peuplés comptant plus de 7 570 habitants, 57 se trouvent dans l’aire d’attraction de la ville de Paris et 58 appartiennent à une unité urbaine de plus de 200 000 habitants hors Paris. La Seine-Saint-Denis est, de loin, le département où la part d’ habitants concernés par la géographie prioritaire est la plus élevée : 42 % de ses habitants résident dans un QPV ! Ce département abrite d’ailleurs le QPV le plus peuplé (132 500 habitants). Celui-ci s’étend sur les communes d’Aubervilliers, La Courneuve et Saint-Denis. Vient ensuite le Val-d’Oise, où 18  % des habitants vivent en QPV. À l’opposé, environ 1 % des habitants du Lot, de la Haute-Loire, de la Vendée et des Hautes-Alpes vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville.

Une population jeune et de nombreuses familles monoparentales

Les habitants des QPV ont en moyenne 35 ans, contre 41 ans dans les environnements urbains, c’est-à-dire le reste de l’unité urbaine dans laquelle se situe le QPV. Ainsi, 39 % des habitants des QPV ont moins de 25 ans, contre 30 % dans les environnements urbains. À l’inverse, la part des personnes de 60 ans ou plus y est plus faible : 18 %, contre 26 % dans les environnements urbains.

La proportion de familles monoparentales en QPV est près de deux fois plus élevée que dans les environnements urbains : 17 % contre 9 %. Et, dans neuf cas sur dix, une femme est à la tête de la famille monoparentale. À l’inverse, les couples sans enfant sont 1,9 fois moins nombreux dans les QPV.

Des logements suroccupés

Dans 85 % des cas, les habitants des QPV sont locataires et 62 % vivent dans un logement appartenant à un organisme HLM. En QPV, un ménage sur sept  habite un logement suroccupé, soit 2,5 fois plus que dans les environnements urbains. Cette suroccupation plus marquée peut s’expliquer, à la fois, par moins de pièces par logement (3,2 pièces en moyenne en QPV, contre 3,6 dans les environnements urbains) et davantage de personnes par ménage (2,4 personnes en moyenne par ménage en QPV, contre 2,1), précise l’Insee. Un quart des couples avec enfants en QPV vivent dans un logement suroccupé. C’est aussi le cas d’un peu moins du quart (23 %) des familles monoparentales.

Une population moins diplômée et moins présente dans l’emploi

Les habitants des QPV sont, en moyenne, moins diplômés : 44 % déclarent n’avoir aucun diplôme, contre 23 % des habitants des environnements urbains. À l’inverse, seuls 17 % d’entre eux disent avoir un diplôme de niveau bac+2 ou supérieur, contre 39 % de la population des environnements urbains. Dans ces quartiers, la scolarisation des jeunes est aussi moins fréquente, en lien avec des sorties plus précoces du système éducatif. De fait, seuls 60 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont scolarisés, contre 70 % dans les environnements urbains. De même, plus d’un quart des jeunes âgés de 16 à 25 ans en QPV ne sont ni en emploi ni en études, soit deux fois plus que les habitants du même âge des environnements urbains.

Sans surprise, la moindre qualification des habitants se répercute sur le marché de l’emploi : moins de la moitié des habitants des QPV disent occuper un emploi, contre les deux tiers des habitants des environnements urbains. Le taux d’emploi est encore plus faible pour les femmes et les étrangers dans les QPV (environ 40 %). En outre, lorsque les habitants des QPV sont en emploi, leur situation sur le marché du travail s’avère plus précaire que celle des habitants des environnements urbains. À savoir : 23 % des habitants des QPV en emploi ont un contrat à durée limitée (CDD), contre 13 % dans les environnements urbains.


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