Enfants à la rue : les maires des grandes villes alertent la Première ministre

Publié le 22 novembre 2022 à 7h40 - par

Les élus réunis au sein de France urbaine demandent à l’État des mesures urgentes pour mettre à l’abri les enfants et les familles dormant dans la rue ou dans des squats insalubres.

De Nantes à Toulouse, de Strasbourg à Bordeaux, de Versailles à Montreuil… Plus de quarante maires de grandes villes et présidents d’agglomérations et métropoles, réunis au sein de France urbaine, ont adressé, le 16 novembre 2022 un courrier à la Première ministre, Élisabeth Borne, pour l’alerter sur la saturation des places d’hébergement dans leurs villes et l’augmentation du nombre d’enfants à la rue.

« La situation des familles qui vivent dans la rue avec leurs enfants est insupportable (…) Dans chaque département, les préfets sont mobilisés pour nous aider à trouver des solutions. Nous sommes tous ici attachés aux valeurs humanistes. Aucun enfant ne devra dormir à la rue cet hiver et nous travaillerons sans relâche pour mettre un terme à cette situation inacceptable », a déclaré le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, le 25 octobre 2022 devant l’Assemblée nationale. Les élus des grandes villes, agglomérations et métropoles ont bien reçu ces propos d’Olivier Klein et pris acte de l’engagement du Gouvernement de ne « plus avoir aucun enfant à la rue cet hiver » et d’organiser, toutes les semaines, une réunion de suivi pour atteindre cet objectif. Ces mêmes élus ont également salué la décision du Gouvernement de revenir sur la suppression de 14 000 places d’hébergement d’urgence, comme cela était prévu initialement dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2023.

Malgré ces annonces, les maires de grandes villes et présidents d’agglomérations et métropoles restent « très inquiets » face à la situation d’enfants parfois très jeunes, pour une part scolarisés dans les écoles, et leurs familles dormant encore dans la rue ou dans des squats insalubres et dégradés. Ils constatent la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence sur leurs territoires. En dépit de l’action du 115, des nuitées hôtelières et des dispositifs d’hébergement proposés par les collectivités et associations de solidarité à leur charge, le sujet demeure « particulièrement prégnant et l’approche de l’hiver commande de s’engager avec détermination pour garantir la dignité des personnes, au-delà des débats partisans ou idéologiques », plaident les élus locaux.

Si les élus de France urbaine ne doutent pas que la Première ministre et le Gouvernement partagent cette opinion, « cette réalité est inacceptable, alors même que la France est signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant », insistent-ils. Les maires des grandes villes et présidents d’agglomérations et métropoles appellent donc l’État à prendre « des mesures en urgence pour la mise à l’abri spécifique de ces enfants et de ces familles. »